
Une «démarche de médiation» doit également être mise en place avec les soignants.
Les soignants du centre hospitalier universitaire (CHU) seront désormais dispensés de passe sanitaire. Dans une note, le directeur général de l’établissement, Benjamin Garel, a annoncé que l’obligation vaccinale, qui concerne en principe tous les soignants français depuis le mois d’octobre, ne toucherait pas les soignants de l’établissement. Une «démarche de médiation» doit également être mise en place avec les soignants opposés au vaccin.
À lire aussiObligation vaccinale des soignants : les Outre-mer à la traîne
Cette décision fait suite à un bras de fer avec des syndicats de santé martiniquais opposés à cette obligation vaccinale. Les organisations syndicales avaient ainsi bloqué l’accès au CHU en début de semaine, avant d’être contraints par le tribunal judiciaire de Fort-de-France de libérer les portes de l’établissement.
«Un souci d’apaisement»
« Nous avons assisté dans les constats d’huissier à des menaces, à des intimidations, à des injures, à des pressions de toute sorte qui empêchent la continuité du service public de santé et d’assurer la sécurité » avait alors déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), Maître Pascale Berté, l’avocate du CHU. Celui-ci a finalement décidé de plier.
En août dernier déjà, le ministre de la Santé Olivier Véran avait mis de l’eau dans son vin concernant l’obligation vaccinale des soignants en Outre-mer, expliquant qu’il ne voulait pas «rajouter [cette] contrainte» sur une situation sanitaire déjà difficile. Auprès du Parisien, le ministère des Outre-mer a également estimé que «dans un souci d’apaisement, la décision a été prise de ne pas faire de contrôle exhaustif à l’entrée du CHU en y présentant des vigiles qui seront confrontés en permanence à des cas de non-respect du passe sanitaire».
À lire aussiMartinique : affrontements entre soignants opposés au passe sanitaire et forces de l’ordre
Moins de 50% des soignants du CHU sont pour l’heure vacciné. Alors que l’épidémie a regagné du terrain en Martinique ces dernières semaines, Olivier Véran a indiqué, à l’Assemblée nationale, qu’il avait demandé «à ce que cette obligation vaccinale soit appliquée en Guadeloupe [et en Martinique] comme sur tout le territoire de la République, avec discernement, avec progressivité, à mesure que la pression sanitaire diminue». Mais «à la fin des fins», le ministre a bien pour intention de faire appliquer cette obligation.