Condition de test : effectué à partir d’un code éditeur, maintenant que j’ai pu régler les problèmes de ma console. Oui, les tests Switch vont reprendre. Oui, je vais acheter le nouveau Picross.
On aura beau dire ce que l’on veut mais malgré tout l’amour que certains peuvent porter à la franchise qui nous concerne aujourd’hui, elle n’a jamais été un élément clé de l’histoire de Nintendo. Vous voulez la preuve ? Cherchez un des représentants au casting de Smash Bros. Voilà. Alors oui bien sûr, elle a traversé les âges depuis la NES même si de notre coté de la planète, tout a réellement débuté avec Advance Wars (genre FFVII quoi), et elle aurait même pu sévir au-delà si les éléments ne s’étaient pas déchaînés pour flinguer la licence : un deuxième épisode DS avec un changement de design qui a repoussé les fans (en plus du contexte de piratage intensif de la machine), un spin-off Wii qui n’a attiré personne, et surtout un certain Fire Emblem qui a pleinement ressuscité quelques temps après pour voler tout l’amour de Nintendo et Intelligent Systems en matière de tactical.
Donc autant dire que l’annonce d’un retour a surpris, dans le bon sens forcément, dans le mauvais aussi en découvrant qu’il s’agirait d’une énième compilation (des deux épisodes GBA on précise), forcément remakée mais sans génie. La grande classe aurait été de nous fournir un rendu dioramas façon Fantasian qui aurait été à merveille avec le coté « c’est rigolo la guerre avec des pions ». Mais même sans cela, avec Wayforward aux commandes, on attendait au moins une très belle 2D ou simili donc façon Shantae, surtout que dans un tactical, ce n’est pas comme s’il y avait des milliards de trucs à modéliser. Et rien de tout cela donc, juste de la 3D basique de chez basique jusque dans les effets, le truc à vraiment pas cher qui continue de prouver que Nintendo n’y croit pas, ou plutôt n’a clairement pas envie de mettre les moyens pour pousser la chose.
Et c’est fort dommage car Advance Wars, ça reste très bon et l’un des modèles absolus du genre tactical quand on recherche quelque chose d’ultra carré. Tout est clair et limpide même s’il faudra passer au préalable par un tuto heureusement raccourci, et c’est une bien bonne chose quand on se souvient qu’à l’époque GBA, le tuto était à lui seul plus long que certains jeux. Ici pas de notion de RPG ou de build, on a notre petite carte avec chaque équipe qui joue son tour, des unités sous principe force/faiblesse/déplacements/portée et le besoin de mettre fin aux effectifs adverses. On saupoudre sur cela des éléments d’importance comme une compétence liée à votre commandant (imposé ou au choix selon la situation), le besoin de capturer des bâtiments (zone de soin mais aussi de gains d’argent bonus pour déployer davantage de choses) et l’originalité du fait que nous ne déplaçons pas des unités mais des troupes en bloc : plus la troupe est grande, plus elle fait mal, faisant que si une troupe ennemie n’a plus qu’un seul « PV », la détruire n’est plus une priorité (elle fera beaucoup moins mal en cas d’attaque).
Vous savez tout ou disons le plus important, et pourtant, ce n’est pas pour cela que vous allez rouler sur le jeu tant Advance Wars est impardonnable dans sa difficulté. Ce n’est pas infaisable, mais disons qu’un seul tour foiré peut mener à un effet boule de neige qui peut détruire une session de plus de 30 minutes. On a certes une nouvelle option rewind d’un tour qui peut sauver ce genre de situation quand il n’est pas trop tard mais de manière globale, si les deux campagnes peuvent prendre des dizaine d’heures, elles seront également faites d’échecs et d’abandons tant ici il n’y a aucun recours à du grind et même le mode Facile n’est là que pour apporter un chouïa d’aide en début de partie sans jamais tomber sur la promenade pour tous. La guerre sans pitié pour les non-stratèges (en même temps, pour ceux-là, inutile d’acheter cette compilation), et même pas forcément à jeu égal : les connaisseurs se souviendront des missions sous brouillard de guerre où, « étrangement », les ennemis n’ont eux aucun mal à savoir où vous êtes.
Oui il arrive que l’on rage mais dire que les motivés auront de quoi faire est un euphémisme. Comme dit, juste avec les campagnes, vous en aurez pour votre argent niveau durée de vie, et ce n’est pourtant que la partie immergée de l’iceberg avec la quête des rangs S pour débloquer en magasins de nouveaux généraux et une tonne de batailles annexes, sans oublier l’éditeur de cartes à partager en ligne (service NSO obligatoire, c’est l’époque) et le multi. Néanmoins double déception pour ce dernier point car en local, c’est soit tout le monde sur la même console (ça reste du tour par tour), soit une cartouche par joueur, et en ligne, c’est obligatoirement en code ami. Certes, du matchmaking dans ce genre de jeu, ça peut être compliqué vu la longueur de chaque partie mais suffit de se sortir les doigts du fondement pour motiver les gens plutôt que ne rien faire du tout, laissant la communauté créer elle-même des Discord pour pouvoir rencontrer du monde. Encore une fois, le minimum.