Chahuté par les députés Les Républicains à l’Assemblée nationale sur le rôle que jouaient les normes européennes dans la grogne des agriculteurs en France, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a appelé mardi à ne pas chercher « des boucs émissaires là où ils ne sont pas toujours, au niveau européen ».
« Quand il y a cette colère et quand il y a des drames humains comme ceux qu’on vient de vivre, il faut ne céder à aucune démagogie et à aucune facilité », a répondu Marc Fesneau lors des questions au gouvernement, largement consacrée au malaise agricole dans une ambiance électrique, alors qu’une agricultrice a été tuée mardi matin sur un barrage routier dans l’Ariège.
Tour à tour chahuté puis applaudi par LR après une charge contre LFI, le ministre de l’agriculture a appelé à « travailler aussi au niveau européen et à regarder comment, dans les normes, dans la Pac (Politique agricole commune, NDLR), dans les accords internationaux, dans les clauses miroirs, on met bien en adéquation les nécessaires transitions et en même temps la volonté de souveraineté ».
« Il faut en lucidité se dire qu’il y a des surtranspositions » de textes européens « qui ont mis les agriculteurs français en situation de risque et de déloyauté de concurrence par rapport à leurs collègues européens », a estimé Marc Fesneau, absent par ailleurs mardi à une réunion de ses homologues européens à Bruxelles. « Cela nourrit une colère européenne que vous ne voulez pas et que nous ne voulons pas non plus, » a-t-il adressé à l’adresse du banc des députés Les Républicains.
Marc Fesneau a défendu l’opposition de la France aux traités de libre-échange comme le Mercosur ou l’accord avec l’Australie. « Nous avons besoin dans le commerce international, de faire valoir ce qui est notre valeur, notre excellence, notre capacité productive. »