Sean Connery vu par Christophe Lambert : « Quelqu’un qui ne triche pas, qui ne prétend pas être autre chose que lui » – Actus Ciné


Ils ont partagé l’écran à deux reprises, dans le cultissime « Highlander » et sa suite. Pour AlloCiné, Christophe « MacLeod » Lambert partage ses souvenirs de Sean « Ramirez » Connery, disparu le 31 octobre à l’âge de 90 ans.

Si Sean Connery s’est glissé à sept reprises sous le smoking de James Bond (dont le non-officiel Jamais plus jamais), il n’a repris un rôle qu’une seule autre fois dans sa carrière : le personnage de l’immortel Juan Sanchez Villa-Lobos Ramirez, mentor et ami de Connor MacLeod dans Highlander (1986) et Highlander le retour (1991). Quelques jours après la disparition de cette légende du 7e Art, Christophe Lambert a accepté de nous partager ses souvenirs de Sir Sean.

AlloCiné : Quelle est la première image qui vous vient en tête quand vous pensez à Sean Connery ?

Christophe Lambert : Sur un plan cinématographique, c’est James Bond. Sur un plan humain, quelqu’un d’extrêmement ouvert, intelligent, sympathique. Instantanément sympathique. Quelqu’un qui ne triche pas, qui ne prétend pas être autre chose que lui. Et quelqu’un d’extrêmement positif. C’est le souvenir que j’ai gardé de lui. La dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a dix ans… S’il vous aimait bien, il vous aimait beaucoup. S’il ne vous aimait pas, c’était le bordel. (Rires) Il était très cash, il vous acceptait tout de suite… ou pas.

Quel souvenir gardez-vous de votre toute première rencontre, ce moment où vous rentrez dans une pièce et vous savez que James Bond vous attend de l’autre côté de la porte ?

On ne s’est pas rencontré comme ça. On s’est rencontré dans un pub à côté de l’hôtel. C’était une première rencontre autour d’un shot de whisky, écossais bien sûr. Je me suis présenté, il s’est présenté, on a discuté et on a sympathisé tout de suite. C’était simple. C’était quelqu’un d’hyper simple.

20th Century Fox

La première fois que Ramirez croise MacLeod dans le film, il dégage une aura particulière, liée à ce que dégageait Sean Connery lui-même, comme s’il avait vécu mille vies et mille existences. C’est aussi l’impression qu’il vous a faite ?

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Complètement, je suis d’accord avec vous. C’est à dire quelqu’un d’intemporel.

Pour préparer « Highlander » et le rôle de Connor MacLeod, vous avez pris des cours d’escrime mais aussi d’écossais. Comment s’est passée votre première tentative d’accent écossais face à un Ecossais pur souche comme Sean Connery ?

J’avais travaillé l’accent écossais pendant quatre mois avec une coach, donc j’étais prêt. Sur le tournage, il ne m’a corrigé qu’une fois. C’est donc que mon accent était plutôt bon. Nous étions perchés à trente ou quarante mètres de hauteur, ma coach ne pouvait pas être avec moi, et Sean Connery m’a corrigé sur un mot. C’était quelqu’un de bienveillant.

Parmi les grandes scènes de « Highlander », il y a la course sur la plage entre MacLeod et Ramirez. Est-ce que durant cette séquence, vous prenez du recul et vous réalisez que vous courrez aux côtés d’un tel monstre sacré, ou est-ce que vous êtes dans le rôle et ne réalisez pas la puissance d’un tel moment ?

On ne se rend pas compte du tout. Du tout. Moi j’étais en train de faire un film en tant que Connor MacLeod avec Ramirez. C’est tout. Je n’étais que dans le rapport humain, pas du tout dans un rapport entre la superstar Sean Connery et l’acteur débutant que j’étais à l’époque. J’ai juste rencontré un grand être humain.

20th Century Fox

Il avait la réputation d’être très exigeant avec les metteurs en scène, comme nous l’a expliqué Jean-Jacques Annaud, car il était lui-même excellent dès la première prise. C’est quelque chose à laquelle vous avez pu assister ?

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Il s’est tout de suite très bien entendu avec notre réalisateur Russell Mulcahy. Ça a été une connexion instantanée. Il discutait beaucoup avec Russell, autour de scènes précises, mais il n’avait pas d’exigences particulières. Il lui faisait une confiance totale sur Highlander. Par contre, oui, j’ai entendu qu’il pouvait être… Ce n’était pas quelqu’un à prendre avec snobisme : il venait de la rue, il respectait cette rue, et il respectait les gens qui respectaient cette rue. C’est à dire qu’on est ce qu’on est, on n’est pas ce qu’on a.

Au cours de sa fructueuse carrière, Ramirez est le seul rôle qu’il a accepté de reprendre, en dehors de James Bond. C’était par amitié pour vous ?

Je pense que c’était par amitié pour Russell, pour moi, et pour le fait qu’il était disponible à ce moment-là et qu’il s’est dit pourquoi pas, car il avait pris du plaisir sur le premier volet. Sachant que Highlander III aurait dû être le numéro 2, la suite directe du premier Highlander. Ça n’a pas été le cas, mais si on regarde Highlander le retour, qu’on fait abstraction de l’aspect Highlander et qu’on prend ça comme un film de science-fiction, le film est bien. Les producteurs avaient insisté à l’époque pour l’intituler Highlander. Et durant la promo, je disais aux fans : « Si vous vous attendez à voir la suite de Highlander, n’allez pas voir le film ». Et les producteurs me disaient que j’étais fou, mais je disais la vérité : ce n’est pas la suite de Highlander ! Le numéro 3 a été la vraie suite.

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Votre métier a cette faculté de rendre « immortel ». Au-delà de « Highlander » et James Bond, dans quel film aimez-vous revoir et retrouver Sean Connery ?

L’Homme qui voulut être Roi. Ce n’est pas le plus connu de Sean, mais c’est un grand film.

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