La technique de l’ARN messager pourrait améliorer l’efficacité des vaccins contre la grippe, actuellement de 40% à 60% seulement.
Pfizer a annoncé lundi 27 septembre avoir procédé aux premières injections pour évaluer sur des humains un vaccin contre la grippe utilisant la technologie de l’ARN messager, déjà employée dans son vaccin contre le Covid-19. L’entreprise américaine de biotechnologies Moderna avait elle aussi déclaré avoir lancé les essais d’un tel produit début juillet.
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L’essai clinique de Pfizer a lieu aux États-Unis, et évaluera la sûreté d’une dose de ce nouveau vaccin, ainsi que son immunogénicité (capacité à provoquer une réaction immunitaire), chez des personnes en bonne santé de 65 à 85 ans. Il comprendra quelques centaines de participants, selon les détails de l’essai clinique publiés sur un site gouvernemental américain.
Les actuels vaccins contre la grippe utilisent des virus inactivés – un processus qui nécessite un temps important de confection. Les souches visées du virus, en constante évolution, doivent ainsi être choisies pour le développement des vaccins environ six mois avant le début de l’épidémie saisonnière. L’efficacité des vaccins utilisés pour le moment est en général de 40% à 60%.
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«La flexibilité de la technologie de l’ARN messager et sa production rapide pourraient potentiellement permettre une meilleure association avec la souche (du virus en circulation), une plus grande fiabilité de l’approvisionnement, et offrir l’opportunité d’améliorer l’efficacité des vaccins actuels contre la grippe», explique Pfizer dans son communiqué.
L’Organisation mondiale de la Santé estime que la grippe est responsable d’environ 3 à 5 millions de cas de maladies graves chaque année, et de 290.000 à 650.000 décès. Outre la grippe, Pfizer a indiqué projeter d’étudier l’utilisation de la technologie de l’ARN messager contre d’autres virus respiratoires, ainsi que contre des maladies génétiques ou des cancers.