«Peuple de gauche, rejoins-moi !», lance Arnaud Montebourg à Frangy


L’ancien ministre de François Hollande, candidat à la présidentielle, a proposé aux électeurs de gauche de renouer avec «le chemin du récit national», possible selon lui grâce à sa candidature.

Il jouait à domicile. «Quoi de mieux pour la Remontada que le stade de football de Frangy-en-Bresse ?», a lancé Arnaud Montebourg à son arrivée sur scène. L’ancien ministre a retrouvé ce samedi cette petite bourgade de Saône-et-Loire, où il avait ses habitudes lors de sa vie politique antérieure. C’est notamment ici qu’il avait acté son divorce du gouvernement de François Hollande en 2014. Cette fois, il revenait sur la pelouse frangypanne pour défendre sa candidature à la présidentielle de 2022. «Je reviens avec le désir de dépasser ce que nous avons été, pour reprendre avec tous les Français le chemin du récit national dont nous avons été expulsés depuis trop longtemps», a-t-il affirmé.

«Peuple de gauche, donnons-nous la main»

L’ancien ministre en a profité pour lancer un message au «peuple de gauche». «Peuple de gauche, maintenant je m’adresse à toi, l’orphelin, perdu, sans voix, lève-toi, redresse-toi, donnons-nous la main», a-t-il lancé à la tribune. En insistant : «Peuple de gauche, rejoins-moi, unissons-nous aux Français. Ensemble, nous pouvons l’emporter», a promis Arnaud Montebourg alors que ce fameux «peuple de gauche» compte déjà plusieurs candidatures (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, le futur vainqueur de la primaire des écologistes…). Aucune, pour l’instant, ne parvient à se stabiliser au-dessus de la barre des 10% dans les derniers sondages.

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Comme lors de son discours à Clamecy début septembre, le candidat a expliqué sa volonté de «remontada» de la France. Une «alternative sérieuse et inclassable», selon lui. «C’est la force d’une équipe, d’une société tout entière qui s’organise, préfère l’entraide à la haine, qui se donne la main pour obtenir des résultats», a-t-il déclaré, proposant ainsi une «remontada de l’industrie, de l’Éducation nationale, de l’agriculture, de l’hôpital et de tout le reste». «Nous allons devoir changer radicalement de méthodes et d’échelles» a prévenu Arnaud Montebourg, évoquant «une politique du made in France de taille XXL».

L’UE «doit nous fiche la paix»

Pour mener à bien ces projets de réindustrialisation, l’ancien ministre compte lever les verrous fixés par l’Union européenne. «Elle doit nous fiche la paix !», a réclamé Arnaud Montebourg, appelant l’UE à se battre avant tout contre «les empires» des Gafa, «contre le réchauffement climatique» ou «contre la pression migratoire». «Nous avons besoin de rétablir la force de nos décisions. C’est un rééquilibrage, pas une rupture», a résumé le candidat. «Je préfère que nous reprenions la main avec le sourire. Il n’y a plan de plan A, pas de plan B, pas de plan C», a-t-il raillé en référence à la proposition longtemps défendue par Jean-Luc Mélenchon de renégocier les traités européens – son «plan A» – et en cas d’échec en sortir – son «plan B».

Arnaud Montebourg a notamment souhaité «un grenelle des salaires et des revenus» pour «tous les salaires inférieurs à 2000 euros brut», en promettant «une augmentation immédiate du Smic de 10%». Il compte y inclure les professeurs, proposant «de rouvrir une négociation salariale avec les organisations syndicales». Le candidat ne va donc pas aussi loin que sa concurrente Anne Hidalgo qui propose, elle, de «doubler» le salaire des professeurs «sur cinq ans». Mesure purement démagogique, juge l’ancien ministre.

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Sur le plan institutionnel, le candidat propose une «débureaucratisation de l’État». «Nous allons remplacer les énarques par les ingénieurs, eux qui font tourner les entreprises, eux qui connaissent la réalité de la société, eux qui préfèrent l’humilité de celui qui construit un projet plutôt que l’arrogance de celui qui régente et prétend régenter la vie des autres», a assuré Arnaud Montebourg.



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