De gauche à droite, en passant par LREM, de nombreuses personnalités ont réagi à l’entrée en campagne du polémiste.
Son annonce était attendue. Elle a tout de même suscité de très nombreuses réactions. Ce mardi 30 novembre, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Éric Zemmour a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. «J’ai décidé de prendre notre destin en main», a lancé le nationaliste dans un message reprenant les codes du Général de Gaulle lors de l’appel du 18-Juin.
Une entrée officielle en campagne très commentée par la classe politique. À droite, plusieurs personnalités n’ont pas manqué de critiquer le propos comme la mise en scène. «Il y a désormais deux candidats d’extrême droite à la présidentielle, Éric Zemmour et Marine Le Pen. La droite même décomplexée, ça ne sera jamais l’extrême droite. Aucune alliance ni compromission ne sera jamais ni possible ni acceptable», a par exemple tweeté Jean-François Copé, ancien président de l’UMP et actuel maire LR de Meaux. «Le futur président doit réconcilier les Français et non chercher à les fracturer», a quant à lui réagi Damien Abad, le patron des députés LR à l’Assemblée nationale.
«Je refuse de canoniser Éric Zemmour et de le diaboliser», a de son côté défendu le député LR Julien Aubert. Pour l’élu du Vaucluse, l’annonce d’Éric Zemmour a toutefois «été réfléchie par rapport à la candidature de la droite». À la veille du début du Congrès des Républicains, où LR doit désigner son candidat parmi cinq prétendants, l’essayiste n’a effectivement pas manqué d’égratigner Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier, tout comme la socialiste Anne Hidalgo, l’écologiste Yannick Jadot et le président Emmanuel Macron.
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Une déclaration «passéiste et crépusculaire»
Du côté du Rassemblement national, plusieurs personnalités ont également réagi. Interrogée sur BFMTV, Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle, a jugé la déclaration d’Éric Zemmour «passéiste et crépusculaire». Un avis partagé par Sébastien Chenu, son porte-parole. «On ne voit pas bien quelles solutions il va apporter (…). Ce n’est pas un candidat d’espoir, qui va réparer et redresser le pays», a-t-il réagi, jugeant la vidéo de candidature du polémiste «lugubre» et «très nostalgique».
Pour l’eurodéputé Gilbert Collard, l’«appel» d’Éric Zemmour est un «appel gaulliste». «En critiquant tous les candidats sauf Marine Le Pen, il s’ouvre à une démarche de réconciliation des patriotes que j’ai toujours défendue», écrit-il sur Twitter.
«Le micro de De Gaulle mais le discours de Pétain»
Du côté de la majorité présidentielle, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est fendu d’une attaque contre le polémiste. Interrogé sur Europe 1 ce mardi matin sur la candidature de l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Éd. Rubempré), Gabriel Attal a jugé que celui-ci «nous a vendu qu’il était le Trump français» alors qu’il est en fait, selon lui, «un Trump commandé sur Wish (site marchand facilitant les transactions entre vendeurs, ndlr)».
À gauche, les réactions ont été moins nombreuses. Pour le député PS et porte-parole d’Anne Hidalgo à la présidentielle Boris Vallaud, le candidat nationaliste est «un pou qui se dresse sur la tête d’un géant en mimant l’appel du général de Gaulle». Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a quant à lui estimé que la France ne «mérite pas cette sinistre mise en scène». «Le micro de De Gaulle mais le discours de Pétain. La bibliothèque de Pompidou mais les lettres de Renaud Camus. La musique de Beethoven mais les fausses notes d’un passé fantasmé pour un présent caricaturé», a-t-il cinglé.