À quoi sert l’histoire de l’art aujourd’hui ?


1. À mieux savourer l’art

Aider à mieux appréhender les œuvres : voilà sans doute le rôle le plus évident de l’histoire de l’art ! En connaissant leur contexte et leurs clés de lecture, le spectateur en perçoit mieux le sens et les nuances, décuplant ainsi le plaisir et les émotions face à elles. Les maîtres de l’impressionnisme ne peuvent que s’apprécier davantage quand on comprend à quel point leur démarche – qui peut paraître si simple aujourd’hui – était inédite et osée pour l’époque ! De même, une toile de Marc Chagall sera bien plus touchante à la lumière des péripéties de la vie de l’artiste, qui les parsème de références à son épouse défunte, à ses origines juives et à son village natal décimé par la guerre. Quant au peintre russe Ilya Répine, exposé en ce moment au Petit Palais, n’est-il pas plus passionnant lorsqu’on découvre qu’il contournait la censure des tsars pour critiquer subtilement leur politique dans ses grandes peintures d’histoire ? Pour explorer davantage ces questions, rendez-vous le 7 décembre à l’INHA pour un débat intitulé « … à nous rendre plus sensibles ».

Ilya Répine, Les Cosaques zaporogues [détail]

Ilya Répine, Les Cosaques zaporogues [détail], 1880–1891

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Huile sur toile • Coll. Musée d’État russe, Saint-Pétersbourg • © Photo Scala, Florence

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« À quoi sert l’histoire de l’art aujourd’hui ? » « … à nous rendre plus sensibles »

Le mardi 7 décembre à 18h30 à l’INHA (2 rue Vivienne, 75002, Paris), galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.

2. À mieux décrypter le monde

Savoir lire une œuvre, c’est aussi savoir décoder le monde qui nous entoure. Vidéos d’actualité, photographies, affiches politiques, publicités, propagande, fake news… Grâce aux connaissances historiques et culturelles qu’elle fournit, et parce qu’elle exerce notre œil, l’histoire de l’art est une solide alliée de l’esprit critique, qui permet de ne pas se laisser manipuler par les images du quotidien.

3. À garder l’esprit ouvert

Loin d’être une science exacte, l’histoire de l’art est en perpétuel mouvement. Au fur et à mesure que les points de vue changent et que se font de nouvelles découvertes, son récit s’étoffe et se corrige. Un bon moyen d’apprendre à remettre en question les discours dominants et à s’ouvrir à la diversité. Chaque jour, des pans ignorés de l’histoire de l’art, longtemps passés sous silence, sont (re)découverts et revalorisés. À l’image de l’art africain, encore si peu exploré, ou du travail des artistes femmes, comme le rappelait en 2020 la sortie du livre Une histoire mondiale des femmes photographes (Luce Lebart et Marie Robert), qui exhume des dizaines de créatrices oubliées, dont certaines ont pourtant joué un rôle déterminant dans l’histoire du médium ! Même la liste des disciplines étudiées évolue sans relâche : jour après jour, de nouveaux moyens d’expression (bande dessinée, jeu vidéo, arts numériques…) intègrent, au terme d’un processus de reconnaissance plus ou moins lent, le domaine des arts…
Pour aller plus loin, ne manquez pas le débat « … à nous rendre plus divers » prévu le 24 novembre.

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Judy Chicago, Smoke Bodies, série Women in Smoke

Judy Chicago, Smoke Bodies, série Women in Smoke, 1972–2018

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© Judy Chicago / Courtesy Through the Flower Archives, The Center for Art + Environment at the Nevada Museum of Art, et Salon 94, New York

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« À quoi sert l’histoire de l’art aujourd’hui ? » « … à nous rendre plus divers »

Le mercredi 24 novembre à 18h30 à l’INHA (2 rue Vivienne, 75002, Paris), galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.

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Une histoire mondiale des femmes photographes

Par Luce Lebart et Marie Robert

4. À stimuler sa créativité

Comment sont nés les différents mouvements artistiques et les grandes révolutions picturales ? En répondant à cette question, l’histoire de l’art nous dévoile les origines multiples de l’inspiration. Et démontre comment des pratiques anciennes, lointaines ou délaissées peuvent être réinventées pour donner naissance à des formes nouvelles. Comme l’art africain, qui a nourri le cubisme de Picasso, mais aussi l’art préhistorique et les dessins d’enfants, qui ont influencé l’œuvre de Klee, grand pionnier de l’art moderne, ou encore la Grande Odalisque d’Ingres, détournée à la sauce pop par l’artiste Martial Raysse… Un cheminement qui, une fois décortiqué, ne peut que nous inspirer à puiser, à notre tour, des idées dans l’immense vivier de formes qu’offre l’histoire de l’art. En attendant, rendez-vous en avril pour assister au débat intitulé « … à nous rendre plus créatifs » !

Martial Raysse, Made in Japan – La Grande odalisque

Martial Raysse, Made in Japan – La Grande odalisque, 1964

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Acrylique, verre, fibres sur photographie marouflée sur toile • 130 × 97 cm • Centre Pompidou – Musée national d’art moderne, Paris • © Catherine Shepard / Bridgeman Images

5. À préserver la mémoire et déchiffrer l’Histoire

Preuve indéniable de son importance politique, l’art est toujours l’une des premières cibles de tout régime répressif. Dès lors, la façon dont les artistes et les œuvres (y compris celles du passé) sont traités est un puissant révélateur de la nature d’une société. L’histoire de l’art et de ses mésaventures – censure, destruction, effacement, mise au placard… –  fournit donc des clés passionnantes pour comprendre l’Histoire. En rendant compte des idéologies et des bouleversements propres à chaque époque (soit en les représentant ou en les incarnant, soit en y réagissant par la critique ou la fuite), l’art s’impose comme un témoin clé de l’histoire de l’humanité, dont il livre un grand récit visuel et sensoriel. Pour s’en convaincre, il suffit de visionner les 20 capsules vidéo produites par l’INHA cet automne, chacune dédiée à une image iconique de ces 20 dernières années. Commentées par des historiennes et des historiens de l’art, elles permettront de brosser un portrait surprenant de ces deux dernières décennies !

Capsule vidéo dédiée à la Lampe TGV

Capsule vidéo dédiée à la Lampe TGV

6. À mieux saisir « l’utilité » de l’art lui-même

À première vue, la beauté de l’art réside dans son « inutilité ». Libre de tout impératif pratique qui l’obligerait à exister, il n’est, a priori, pas indispensable à la survie physique. Ce qui rend d’autant plus fascinantes les œuvres ambitieuses et chronophages, réalisées pour le simple plaisir de faire, par simple désir de s’exprimer ou de créer l’émerveillement ! Mais en replaçant les œuvres dans leur contexte historique, et en cherchant à comprendre le pourquoi des formes produites, les multiples « utilités » de l’art éclatent au grand jour : vecteur d’un message politique, refuge, remède à la violence du monde, source de plaisir, lieu d’interrogation de notre place dans l’univers, incarnation de l’invisible, éveil des consciences… En dépassant la simple satisfaction des besoins vitaux, l’art donne un sens à la vie. Et particulièrement aujourd’hui, où les crises sanitaires, climatiques et politiques font s’effondrer tous nos repères… Jamais chose « inutile » ne s’était révélée plus essentielle !

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Julia Gault, Où le désert rencontrera la pluie

Julia Gault, Où le désert rencontrera la pluie, 2018

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Terre de faïence crue, eau de pluie, acier • © Photo Laurent Ardhuin

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L’Institut national d’histoire de l’art (INHA) fête ses 20 ans

Une programmation d’événements ouverts à tous, à retrouver à partir du 22 septembre 2021 et jusqu’au 11 juillet 2022.

Toute la programmation : https://bit.ly/20ansINHA 

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Institut national d’histoire de l’art (INHA)

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Découvrir d’autres conférences :

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Conversation avec Constance Guisset, designer, architecte d’intérieur, scénographe

Le mercredi 17 novembre à 18h30 à la galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.

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Conversation avec Frédérique Aït-Touati, spécialiste de littérature comparée et historienne des sciences

Le mardi 14 décembre à 18h30 à la galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.

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Conversation avec Marie Grazia Chiuri, directrice artistique des collections femme de Christian Dior

Le lundi 14 février 2022 à 18h30 à la galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponible sur présentation d’un pass sanitaire valide.

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Conversation avec Mathilde Monnier, chorégraphe

Le jeudi 31 mars 2022 à 18h30 à la galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.

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Conversations autour de Pierre Encrevé (1939-2019) et de la création de l’INHA

Le mercredi 6 avril 2022 à 18h30 à la galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein. Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.



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