L’État veut sécuriser l’approvisionnement en métaux stratégiques


Avec la décarbonation, les besoins en matières premières changent. Les moteurs électriques gagnent du terrain sur les moteurs thermiques. Les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque…) se développent dans le mix énergétique, avec pour conséquence positive une moindre dépendance aux énergies fossiles (charbon, fioul, gaz).

Mais, si la donne change, le besoin en énergie demeure. C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’énergie électrique. Dans un avenir très proche, certains métaux et terres rares seront des éléments essentiels à la production des systèmes de production d’énergie et de propulsion électriques.

Le cuivre, le cobalt, le nickel, le lithium, le graphite, l’aluminium sont six métaux incontournables qui, associés à certaines terres rares, permettent de produire les batteries et les moteurs électriques.

Dans la famille des métaux stratégiques, le sélénium, le gallium, l’indium par exemple sont indispensables pour produire les éoliennes et les panneaux solaires. On retrouve aussi les terres rares dans la fabrication des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, mais aussi des LED, des puces de téléphones, les écrans d’ordinateurs portables.

« Le monde d’après sera sans carbone, mais pas sans métaux », estime Philippe Varin, ancien patron de France industrie, missionné par le Gouvernement pour établir des recommandations sur « la sécurisation de l’approvisionnement de l’industrie en matières premières minérales ». Remis le 10 janvier 2022, le rapport n’a pas été publié en raison de données relevant de secrets industriels.

L’étude s’est prioritairement penchée sur les métaux des batteries (nickel, cobalt, lithium) et des aimants permanents (terres rares), particulièrement critiques pour l’électromobilité et pour les nouvelles énergies.

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1 milliard d’euros en plus

À la suite des recommandations du rapport, le Gouvernement a décidé de mobiliser une enveloppe d’un milliard d’euros avec respectivement 500 millions d’euros d’aides et 500 millions d’euros de fonds propres, en plus des mesures déjà prises pour faire émerger des projets en ce sens. « Près d’une quarantaine de projets ont [déjà] été soutenus, représentant environ 550 millions d’euros d’investissements, pour 110 millions d’euros de soutien public », rappelle Bercy.

Parmi les mesures retenues par le Gouvernement :

  • la création d’un fonds d’investissements pubic/privé. Objectif : permettre des prises de participation et la mise en place de contrats d’approvisionnements de long terme aux côtés d’opérateurs industriels (mines, raffinage, première transformation, recyclage) ;
  • la création d’un Observatoire des métaux critiques auprès du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) qui associerait la filière mines et métallurgie du Conseil national de l’industrie;
  • le développement de deux plateformes industrielles. L’une à Dunkerque (Nord) pour le raffinage des minerais et la fabrication de cathodes pour les batteries. L’autre à Lacq (Pyrénées-Atlantiques) pour la fabrication d’aimants permanents pour les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, des énergies renouvelables. Mais dans le recyclage des batteries de smartphones et de véhicules électriques.

Enfin, les pouvoirs publics lancent un appel à projets ciblé sur les métaux critiques à destinations des filières industrielles stratégiques.



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