« Les Nymphéas » de Monet à l’Orangerie : une bulle de poésie impressionniste



Dès l’entrée, le temps suspend son vol. Réduits à quelques touches de blanc et de rose, des nénuphars flottent sur une surface aquatique à la limite de l’abstraction. L’eau bleutée nous enveloppe, reflétant tour à tour le ciel pâle, les nuages et les lueurs du couchant. Inspiré par l’art japonais, le cycle des Nymphéas, bouquet final de la carrière de Claude Monet (1840–1926), incarne les principes de l’impressionnisme dont le peintre reste la plus célèbre figure : saisir les émotions éphémères ressenties au fil des variations de lumière et d’atmosphère qui enchantent le réel à l’infini…

Ce qu’il faut savoir

Cette installation immersive composée de huit panneaux concaves de 6 à 17 mètres de long (soit 200m² de surface peinte !) accrochés en cercle a été conçue par l’artiste pour plonger le visiteur dans une « méditation paisible » et « l’illusion d’un tout sans fin ». C’est Georges Clemenceau qui a encouragé son ami Monet, qu’il surnommait « l’ange bleu », à réaliser ce chef-d’œuvre centré sur son motif favori – les fameux nymphéas posés sur leur étang bordé de saules et sous un pont japonais dans son jardin de Giverny – qu’il déclinait en série depuis 1902.

Où les voir

À Paris, dans l’Orangerie du jardin des Tuileries, sur les murs blancs de deux salles ovales conçues spécialement pour eux dans les années 20. En 1922, après 8 ans d’âpres négociations avec l’État menées par Clemenceau, l’artiste s’était engagé à offrir l’ensemble (débuté en 1914) à la France pour fêter la paix retrouvée. Mais, devenu presque aveugle, il en avait repoussé le rendu et le tout ne fut finalement installé qu’en 1927, six mois après sa mort, dans le tout nouveau musée de l’Orangerie dédié à l’impressionnisme. Un féerique cadeau d’adieu !

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