le mari Cédric continue de nier toute responsabilité


Auditionné par le tribunal judiciaire de Toulouse, Cédric Jubillar a de nouveau rejeté toutes les accusations qui pèsent à son encontre.

Cédric Jubillar, soupçonné du meurtre de sa femme Delphine, maintient la même ligne de défense depuis dix mois : il a répété vendredi qu’il n’avait rien à voir avec sa disparition, face aux deux juges d’instruction qui l’ont interrogé à Toulouse. «Il clame son innocence, son désespoir. Il n’a pas sa place en prison, ni à l’isolement (…) il a été interrogé pendant quatre heures, il a répondu à toutes les questions avec sérénité et sincérité», a déclaré un de ses avocats, Alexandre Martin. «La présomption d’innocence est flouée, il est détenu abusivement, dès lundi nous allons formuler une demande de remise en liberté. Cet homme est innocent. Il n’y a pas d’éléments, pas de preuves contre lui», a ajouté Me Martin, en sortant du palais de justice de Toulouse, où s’est déroulée l’audition.

Delphine Jubillar, 33 ans, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d’Albi, et son mari Cédric, peintre-plaquiste intérimaire, vivaient dans une villa encore en chantier à Cagnac-les-Mines, un village du Tarn. Le 16 décembre 2020 à l’aube, son mari signalait sa disparition aux gendarmes.

Les deux magistrates en charge de l’affaire depuis fin décembre 2020 avaient déjà interrogé Cédric Jubillar en avril, mais en qualité de partie civile. Me Martin a regretté que le fond du dossier, «les faits qu’on lui reproche» ne soient abordés que lors du prochain interrogatoire, le 3 décembre. «La détention devient insupportable», a-t-il déploré, soulignant que Cédric Jubillar est seul en cellule depuis quatre mois, sans autorisation de visite. Les juges ont posé au principal suspect de l’affaire des questions «sensiblement similaires à celles posées au stade de la garde à vue», a ajouté l’avocat Jean-Baptiste Alary, qui défend Cédric Jubillar depuis dix mois.

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«Des indices graves et concordants»

Que s’est-il passé dans le huis clos du bureau des magistrates? La défense n’a pas donné plus d’éléments sur le contenu de l’interrogatoire, couvert par le secret de l’instruction.

Cédric Jubillar était arrivé au tribunal vers 08h35, près d’une heure avant sa convocation, dans un fourgon de l’administration pénitentiaire aux vitres teintées, en provenance de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse. Il y est détenu depuis le 18 juin, date de sa mise en examen pour meurtre. Il s’agissait du premier interrogatoire du suspect n°1 en qualité de mis en examen. Depuis le début de l’affaire, il dément toute implication dans la disparition de sa femme et mère de leurs deux enfants, âgés de deux et six ans.

Pour les défenseurs de Cédric Jubillar une «erreur judiciaire» se profile. De son côté, la justice met en avant «des indices graves et concordants» qui, mis bout à bout, ont conduit les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie à le soupçonner. Les enquêteurs espéraient recueillir des aveux, faute de preuves irréfutables impliquant Cédric Jubillar, mais sa ligne de défense n’a jamais varié.

Dix mois après la disparition, les recherches continuent dans les environs de Cagnac-les-Mines pour retrouver le corps, qui pourrait révéler des indices. La semaine dernière, des spéléologues ont inspecté des friches industrielles datant de l’exploitation minière, en vain.



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