« La Jeune fille à la perle » de Vermeer : un regard pour l’éternité



Dans la peinture occidentale, combien de regards sont aussi envoûtants que celui de la « Joconde du Nord » ? Mais contrairement à sa cousine italienne, il ne sera pas nécessaire de jouer des coudes pour le privilège d’un face-à-face. Le cadre très resserré, caractéristique des « tronies » – visages peints spécifiques à la peinture hollandaise du siècle d’or – crée une intimité entre le tableau et son spectateur renforcée par la pose furtive du modèle. La magie de la chair servie par des jeux de lumière virtuoses, sur les lèvres ou sur la boucle d’oreille, sont emblématiques de l’art de Johannes Vermeer (1632–1675), auteur de ce chef-d’œuvre aux alentours de 1665.

Ce qu’il faut savoir

L’aura du tableau tient à son mystère ! Des origines de la commande comme de l’identité du modèle, on ne sait presque rien. La romancière Tracy Chevalier a ancré dans l’imaginaire l’idée que l’adolescente était une servante du maître, mais les spécialistes penchent plutôt, sans certitude, sur l’hypothèse d’une fille de ce dernier. Entre 2018 et 2020, l’étude de pointe menée au Mauritshuis révèle que le rendu était à l’origine plus réaliste encore, la Jeune fille plus humaine et enfin, perçait certains secrets de Vermeer comme l’usage de pigments précieux et exotiques.

Où la voir ?

Au musée Mauritshuis, en plein cœur du centre historique de La Haye. L’heureux propriétaire d’une œuvre qui était alors oubliée a choisi de léguer la Jeune fille à la perle en 1902 à cet écrin du XVIIe siècle. Elle est aujourd’hui l’une des plus grandes attractions de la ville.

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