1. Sur les grilles de la tour Saint-Jacques, le Congo en photographies
C’est l’histoire d’un projet métamorphosé par la crise. Finbarr O’Reilly, photojournaliste basé à Londres, se rend en janvier 2020 au Congo pour y réaliser un reportage long de six mois. Obligé de rentrer rapidement en Angleterre pour rester confiné, l’homme ne baisse pas les bras et contacte quinze photographes et journalistes congolais pour poursuivre et enrichir le projet qu’il avait débuté seul. Un site collaboratif, Congo in conversation, voit rapidement le jour, racontant en textes et en images la situation actuelle du pays, ses difficultés face à Ebola, sa vie quotidienne. Lauréat du prix Carmignac, ce reportage aux multiples auteurs est exposé, après Porquerolles cet été, sur les grilles de la tour Saint-Jacques, entre la rue de Rivoli et la place du Châtelet.
11ème prix Carmignac du photojournalisme
Du 6 janvier 2021 au 27 janvier 2021
Grilles de la tour Saint-Jacques, 39 rue de Rivoli 75004 Paris.
congoinconversation.fondationcarmignac.com
Fondation Carmignac • Piste de la Courtade • 83400 Île de Porquerolles, Hyères
www.fondationcarmignac.com
2. Angoulême entre en gare
D’ordinaire rendez-vous incontournable du mois de janvier, le festival d’Angoulême s’offre un calendrier spécial crise et se dédouble pour se tenir à la fin du mois de juin, quand les beaux jours auront (espérons-le) chassé un peu de ce virus anti-culture. Le mois de janvier restera celui de la remise des prix, et d’une grande exposition répartie dans quarante-et-une gares de France, dont douze en Île-de-France. À Saint-Lazare, à la gare du Nord ou encore à Versailles-Chantier, les voyageurs ont leurs billets pour les planches de Blutch et Robber, de Cyril Pedrosa (une beauté !) ou encore de Tatsuya Endō. De quoi pardonner à la SNCF ses fréquents retards, prétextes à un peu de lecture et de contemplation !
Des évènement à retrouver jusqu’au 15 février dans 41 gares de France !
3. Saint-Germain-des-Prés prend la pose
Malgré quelques rendez-vous manqués dans des lieux restés fermés – comme la Maison Auguste Comte –, Photo Saint-Germain se maintient et nous invite à déambuler dans différentes galeries des 6e et 7e arrondissements. Chez Patrice Trigano, les nus intimes de Monika Czosnowska, Françoise Huguier et Marie Jo Lafontaine répondent au maître du genre Lucien Clergue. Pour le plaisir des correspondances, on ira ensuite regarder les nus masculins du Lusted Men Project Space. À la galerie Madé, éblouissement devant les images tout en attraction/répulsion de Lucile Boiron. Et pour nous réchauffer le cœur, on filera à la galerie du Crous qui expose les photographies solaires de Massao Mascaro.
Du 7 au 23 janvier 2021
Dialogue autour du nu féminin
Du 7 janvier 2021 au 23 janvier 2021
Galerie Patrice Trigano • 4 Rue des Beaux Arts • 75006 Paris
galeriepatricetrigano.com
Lusted Men Project Space
Du 7 janvier 2021 au 23 janvier 2021
8 rue Perronet 75007 Paris
Womb – Lucile Boiron
Du 7 janvier 2021 au 23 janvier 2021
Galerie Madé • 30 Rue Mazarine • 75006 Paris
galeriemade.com
Du 7 janvier 2021 au 23 janvier 2021
Galerie du Crous de Paris • 11 Rue des Beaux Arts • 75006 Paris
www.culture-crous.paris
4. La foire 1–54 dépayse chez Christie’s
Les foires ont, décidément, plus d’un tour dans leur sac. Entravées par la crise, elles se déploient en ligne, changent de date, de lieu… C’est le cas de 1–54, dont les trois premières éditions ont fait vibrer Marrakech et qui a, cette année, décidé de se tenir en ligne ainsi que chez Christie’s, avec une (courte) exposition. Au programme : un beau panorama d’artistes africains et de la diaspora grâce à une vingtaine de galeries internationales, dont celles de Nathalie Obadia, de Cécile Fakhoury et de Magnin-A. Attention toutefois : il vous faudra réserver à l’avance un créneau de visite.
Du 20 janvier 2021 au 23 janvier 2021
Christie’s Paris • 9 Avenue Matignon • 75008 Paris
www.christies.com
5. Un métro nommé expo
Ils s’appellent Willy Ronis, Jane Evelyn Atwood, Henri Cartier-Bresson. Et sont, pour quelques mois, les nouveaux « artistes du métro ». En partenariat avec le Grand Palais qui devrait ouvrir prochainement les portes de son exposition Noir & Blanc, une esthétique de la photographie, treize stations accueillent les reproductions grand format d’une quarantaine de clichés. Portraits, scènes de rue ou d’intérieur, tous mettent « l’humain à l’honneur » et sont issus de la collection de la Bibliothèque Nationale de France. Rendez-vous à Hôtel de Ville, Luxembourg, Madeleine ou Nanterre-Université pour un trajet arty.
Des photographies à ne pas manquer…
De novembre 2020 à février 2021
Aux stations : Hôtel de Ville, Châtelet, Châtelet-les-Halles, Luxembourg, Saint-Denis, Porte de Paris, Gare de Lyon, La Chapelle, Saint-Michel, Madeleine, Pyramides, Jaurès, Bir Hakeim, Nanterre-Université.
Noir et blanc – Une esthétique de la photographie
Du 12 novembre 2020 au 1 février 2021
Pendant la période de couvre-feu, le musée fermera tous les jours à 20h.
Grand Palais • 3 Avenue du Général Eisenhower • 75008 Paris
www.grandpalais.fr
En attendant de découvrir l’exposition au Grand Palais, ne manquez pas notre numéro hors-série :
6. Erwin Olaf : d’Indochine au confinement
Qu’il photographie des familles de juifs orthodoxes, des hommes nus coiffés de chapeaux de femme ou des jambes fuselées habillées de talons hauts, Erwin Olaf (né en 1959) produit avec constance des images parfaitement composées, figées comme des tableaux. À la galerie Rabouan Moussion, d’anciennes séries côtoient un travail de trois années pour le groupe Indochine, qui illustre la pochette de leur dernier album. Plus actuel encore, différents autoportraits réalisés en 2020 montrent l’artiste seul ou presque dans des environnements vides et sinistres, qui évoquent les semaines de confinement. Le visage maquillé de blanc et un cône planté sur la tête, Olaf illustre avec génie cette période durant laquelle il se sentait « comme un simple figurant dans un film d’épouvante ».
Erwin Olaf. 2020 & Before. A journey in Black and White
Du 28 novembre 2020 au 13 février 2021
Galerie Rabouan Moussion • 11 Rue Pastourelle • 75003 Paris
www.rabouanmoussion.com
7. Jean-Baptiste Boyer : portraits d’époque
Avant son exposition printanière au château de Bussy-Rabutin, le jeune peintre Jean-Baptiste Boyer (né en 1990) poursuit son exploration de l’art du portrait à travers de spectaculaires grands formats à l’obscurité veloutée – aux côtés d’une série de petites scènes en tout genre. Camaïeux de bruns, paysages renaissants et poses étudiées l’inscrivent dans la droite lignée des grands maîtres de l’histoire de l’art – mais ses personnages, leurs postures, leurs vêtements contemporains, leurs visages impassibles nous parlent d’une époque, la nôtre, incertaine et mélancolique. Qu’illustre un titre laconique mais révélateur : Horizon.
Horizon – Jean-Baptiste Boyer
Du 17 octobre 2020 au 23 janvier 2021
Galerie Laure Roynette • 20 Rue de Thorigny • 75003 Paris
www.laureroynette.com
8. David Renaud : trente ans, nulle part
Réalisées entre 1990 et 2020, les peintures réunies par David Renaud (né en 1965) sous le titre Nowhere pour la galerie Anne Barrault renouvellent radicalement la peinture de paysage. Très lointains ou très proches, abstraits ou chiffrés en coordonnées, ses paysages dissimulent non sans précision des cartes et des environnements, qui deviennent pour lui sources d’expérimentations plastiques. L’artiste questionne l’échelle de représentation, l’idée même de cartographie, le rapport au monde. Et se fait terriblement actuel.
David Renaud – Nowhere
Du 9 janvier 2021 au 20 février 2021
Galerie Anne Barrault • 51 Rue des Archives • 75003 Paris
galerieannebarrault.com
9. Des saucisses et des stilettos signées Raphaela Simon
Dans la première salle de la galerie Max Hetzler, une chaussure sature l’espace d’une vaste toile, simplissime dans sa silhouette et quasi-enfantine dans sa réalisation… Comme l’image douce-amère d’un culte puéril pour les marchandises, lié à l’angoisse d’apparaître séduisant(e). D’autres complètent, toujours seuls sur la toile : une grande raquette de tennis, une saucisse, un gros revolver de cinéma, tout aussi crus, colorés, factices. Née en 1986, Raphaela Simon invite entre ses peintures d’objets divers un podium où défilent des sculptures façon mannequins grandeur nature, aux formes molles faites de tissu. Pour un Fashion Show de pantin, farce pantomimique dans un monde commerçant, fantasmant à outrance les objets.
Raphaela Simon – The Fashion Show
Du 5 décembre 2020 au 30 janvier 2021
Galerie Max Hetzler • 57 Rue du Temple • 75004 Paris
www.maxhetzler.com
10. Polaroïds d’un autre printemps chez Julien Carreyn
Ce sont de petites étagères en bois blanc, accrochées au mur et soutenant des œuvres aussi légères que des brindilles. Quelques polaroïds, de minuscules peintures, des collages… Beaucoup de jeunes filles nues, aux fesses qui s’échappent ou s’alanguissent, et puis des bouts de villes, de campagne, et des images abstraites, juste colorées, comme des fleurs posées là. Pour la galerie Crèvecoeur, Julien Carreyn (né en 1973) glane des images sensuelles d’un monde périphérique, un peu rétro, un peu cinéma. Une vidéo et des polaroïds sous plastique complètent ces constellations charmantes à l’œil, haïkus d’emblée familiers. Qu’on aime parce qu’ils nous chuchotent un peu du monde d’avant, celui des jours de soleil et de la sensualité.
Jeanne Cals et les pharmacies du Sacré-Cœur
Du 11 décembre 2020 au 23 janvier 2021
Galerie Crèvecoeur • 9 Rue des Cascades • 75020 Paris
www.galeriecrevecoeur.com