Les cours du blé ont retrouvé de la vigueur vendredi à la faveur d’un repli du dollar, tandis que ceux du soja ont profité de l’élan des tourteaux.
Après être descendu la veille à son plus bas niveau depuis deux mois et demi, le blé d’hiver SRW (Soft Red Winter Wheat) a repris de la hauteur, essentiellement grâce à des facteurs extérieurs au marché lui-même.
« C’est surtout dû au fait que nous avons eu un renversement de tendance du dollar, à la baisse », a expliqué Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics and Consulting.
Après avoir profité d’un bond des taux obligataires et de la publication des minutes de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed), le billet vert était proche vendredi d’un plus bas d’un mois et demi face à l’euro.
Les matières premières agricoles étant libellées en dollars, elles peuvent réagir à une brusque chute du « greenback », le surnom de la monnaie américaine.
Quant au soja, l’oléagineux a été tiré par les tourteaux, qui ont atteint vendredi leur plus haut niveau depuis presqu’un an. « Peut-être que la météo en Amérique du Sud attire des industriels sur les tourteaux », a avancé Michael Zuzolo.
Un « grand débat » anime le marché concernant la situation en Amérique du Sud, a résumé Steve Freed, d’ADM Investor Services, dans un bulletin vidéo.
Les prévisions météorologiques annoncent des pluies en fin de semaine prochaine, ce qui pourrait soulager les prix, portés par la sécheresse qui frappe, depuis un mois, le sud du Brésil, le Paraguay et le nord-est de l’Argentine, de très loin la plus grande région productrice de soja au monde.
Mais avant ces précipitations, un pic de chaleur est attendu dans plusieurs parties de cette région, avec des températures à plus de 35 degrés, qui pourraient faire souffrir les cultures de soja, mais aussi de maïs.
Les inquiétudes liées à cette vague de chaleur ont ainsi contribué à soutenir les cours de la légumineuse et de la céréale. Le soja a clôturé au-dessus de 14 dollars le boisseau pour la première fois depuis quasiment six mois.
Le maïs était néanmoins freiné par la perspective, anticipée par le marché, d’une révision à la hausse des stocks dans le rapport mensuel du ministère américaine de l’Agriculture (USDA), qui sera publié mercredi.
Vendredi toujours, le canola (colza OGM canadien) a enregistré un nouveau record sur le marché à terme ICE, à 1 038,30 dollars canadiens la tonne.
Depuis mi-juin, la variété qui tient son nom de son pays d’origine (Canada) a pris plus de 57 %, dopée par la sécheresse qu’a connu le sud-ouest du Canada au début de l’été, très mauvaise pour les rendements.
Le boisseau de blé (environ 27 kg) pour livraison en mars 2022 a gagné 1,67 % à 7,5850 dollars contre 7,4600 dollars jeudi.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison le même mois a pris 0,49 % à 6,0675 dollars contre 6,0375 dollars à la précédente clôture.
Le boisseau de soja (environ 27 kg) pour livraison en mars également a progressé de 1,65 % à 14,1025 dollars contre 13,8725 jeudi.