À Nantes, quand les paquebots fascinaient les artistes


L’exposition s’ouvre sur une image frappante. Imperturbable, un colossal paquebot fend la mer de son immense bec noir. Alors qu’il se dirige droit vers nous, son imposante modernité menace de nous engloutir ! Dans les années 1920–1930, la silhouette massive et impressionnante des paquebots inspire aux graphistes des affiches publicitaires d’une épure extraordinaire, qui soulignent à la fois le gigantisme et l’aérodynamisme de ces navires flambant neufs.

L’aviation de ligne n’existant pas encore, les grands paquebots transatlantiques demeurent dans l’entre-deux-guerres le seul moyen de relier l’Europe et les États-Unis. Toujours plus grands, rapides et luxueux, ces immenses vaisseaux construits sur les chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire, puis lancés depuis le port du Havre, connaissent alors un véritable âge d’or.

André Wilquin, Couverture avec le paquebot Normandie devant Manhattan, coupe dépliante longitudinale

André Wilquin, Couverture avec le paquebot Normandie devant Manhattan, coupe dépliante longitudinale, vers 1925

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Papier imprimé • 32,2 × 20,4 • Coll. Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée • photo. Jean-Claude Lemée

Pour les promouvoir, les compagnies maritimes engagent aussi des photographes. Inspirés par l’épure de ces navires, ces derniers se mettent à prendre des clichés artistiques d’un genre nouveau : un gros plan sur un morceau de cheminée ou une hélice géante saisie en contreplongée deviennent de véritables tableaux abstraits en noir et blanc, représentatifs du courant photographique de la Nouvelle Vision, qui se développe dans les années 1920.

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