à Brest, le portail de la sous-préfecture incendié lors d’une manifestation


Inquiets d’une nouvelle réglementation sur l’amiante dans leur filière, des salariés de la société de réparation navale Damen à Brest ont brûlé vendredi 17 décembre des pneus et des palettes devant la sous-préfecture dont la grille a été incendiée, a appris l’AFP auprès de cette dernière.

À l’issue de la manifestation organisée par la CGT qui a réuni une centaine de personnes de la société Damen et du port de Brest, ce feu a détruit «complètement le portail» de la sous-préfecture, a indiqué à l’AFP le sous-préfet de Brest Jean-Philippe Setbon, qui avait auparavant reçu une délégation. La réglementation, baptisée repérage avant travaux (RAT), qui doit entrer en application en janvier, rend obligatoire un diagnostic amiante avant tous travaux.

«Ça fonctionne très bien. Alors, pourquoi changer?»

«Mais ce diagnostic, on le fait déjà! Sauf que, actuellement, ça prend 24 ou 48 heures alors que, avec la nouvelle réglementation, il faudra deux mois avant d’avoir le résultat et de commencer les travaux. Un bateau ne peut pas attendre deux mois comme ça, ce n’est pas possible», considère Romuald L’hostis, délégué syndical chez Damen qui compte 180 salariés à Brest. «Les bateaux vont aller se faire réparer dans d’autres pays, en Espagne par exemple, et ne viendront plus chez nous», craint-il, soulignant que cette nouvelle réglementation est purement française et pas européenne. «Nous, on a des protocoles amiante, validés par l’inspection du travail. Ça fonctionne très bien. Alors, pourquoi changer?», interroge le syndicaliste, inquiet pour l’avenir de la filière et pour les emplois induits.

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Au total, précise-t-il, environ 500 emplois directs, notamment à Marseille, sont concernés par ce nouveau protocole qui concerne uniquement la réparation civile mais pas militaire. «C’est la sauvegarde de nos emplois qui est en jeu», dit-il, soulignant que les salariés tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois sans succès sur ces nouvelles dispositions. «Leur objectif (au gouvernement, NDLR), estime Romuald L’hostis, c’est de nous sortir du dispositif amiante», une aide spécifique apportée aux salariés qui ont été exposés au risque de l’amiante pendant leur parcours professionnel. Jean-Philippe Setbon a indiqué avoir déposé plainte après ces dégradations.



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