L’État américain du Mississippi a procédé mercredi 17 novembre à l’exécution d’un condamné qui s’était battu en justice pour que la peine capitale prononcée contre lui en 2012 soit appliquée «aussi vite que possible». David Cox, âgé de 50 ans, a reçu une injection létale dans le pénitencier Parchman, une prison surpeuplée de cet Etat conservateur du sud des États-Unis, et a été déclaré mort à 18 heures 12 locales, selon le Centre d’information sur la peine de mort.
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En 2009, sa femme, qui avait une fille d’une première union, l’avait dénoncé à la police après avoir appris qu’il violait cet enfant. Il avait passé quelques mois en prison avant d’être libéré sous caution. Quelques semaines plus tard, il avait acheté une arme pour se venger de son ex-femme. Après s’être introduit à son domicile, il lui avait tiré dessus et l’avait laissée agoniser pendant des heures en agressant sexuellement, devant elle, sa fille de 12 ans. Après avoir plaidé coupable de meurtre, il avait été condamné en 2012 à la peine capitale.
Dans les années suivantes, ses avocats avaient introduit en vain plusieurs recours pour tenter de faire annuler la sentence. Il y a trois ans, il avait commencé à écrire seul aux juges pour leur demander de limoger ses avocats et de fixer une date pour son exécution «aussi vite que possible». Dans un courrier daté du 19 août 2018, il explique vouloir que son «corps soit exécuté pour les crimes commis avec préméditation, colère et joie». Il ajoute être amish. «Avoir des avocats est donc contraire à ma religion», assure-t-il dans cette lettre manuscrite à l’orthographe approximative.
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Après plusieurs expertises médicales, la Cour suprême du Mississippi a jugé qu’il était apte à prendre cette décision et a fixé son exécution à mercredi. Il est ainsi devenu le 10e condamné à mort exécuté aux États-Unis en 2021 et le premier depuis 2012 au Mississippi, l’État ayant eu du mal ces dernières années à se procurer les substances létales nécessaires aux exécutions. Les laboratoires pharmaceutiques, qui ne veulent pas être associés à la peine de mort, refusent pour la plupart de vendre leurs produits aux États américains qui continuent d’y avoir recours.
D’ordinaire, chaque exécution fait l’objet d’une intense bataille judiciaire, généralement menée jusqu’à la dernière minute devant la Cour suprême des États-Unis. Dans ce pays, les condamnés passent en moyenne dix-neuf ans dans les couloirs de la mort, selon le Centre d’information sur la peine de mort.