Stars 80, diffusé ce soir sur TF1, a eu un beau succès en salles en 2012. Mais en coulisses, les producteurs se sont déchirés ! Explications.
Nous sommes en 2006. Hugues Gentelet et Olivier Kaefer, deux producteurs, créent la RFM Party 80, spectacle musical réunissant des chanteurs 80’s interprétant leurs plus grands tubes. Très vite, le show est un triomphe. Six ans plus tard, le producteur Thomas Langmann (The Artist, Astérix aux Jeux Olympiques) porte à l’écran l’aventure des deux hommes dans Stars 80 avec Richard Anconina et Patrick Timsit.
Si le film fonctionne bien en salles avec près de 2 millions de tickets vendus, une bataille juridique fait rage en coulisses. Dans un premier temps, Hugues Gentelet (incarné par Anconina dans le film) traîne Thomas Langmann et sa société La Petite Reine devant les tribunaux et perd son procès. Quelques temps plus tard, en 2017, c’est Olivier Kaefer (Patrick Timsit dans Stars 80) qui contre-attaque. Dans son livre « Mes étoiles 1980 », paru en novembre 2017, le producteur explique ses raisons, qu’il détaille également dans les colonnes du Parisien.
« Je l’ai attaqué car j’ai collaboré au scénario du premier film, sorti en 2012. Et mes droits d’auteur n’ont toujours pas été payés. Je l’attaque aussi sur le deuxième film pour violation de mon droit moral. Les deux personnages censés nous incarner ont été réutilisés sans notre autorisation. Je suis d’autant plus gêné que l’on m’a dit que nos personnages avaient des problèmes avec l’Urssaf et ne payaient pas les cachets. Nous avons eu des hauts et des bas, mais nous n’avons jamais escroqué qui que ce soit », confie Olivier Kaefer.
Quant à Thomas Langmann, il contre-attaque, toujours dans Le Parisien, fustigeant l’attitude de Kaefer : « À aucun moment, mes films ne racontent sa vie et celle de Gentelet. Dans les scénarios, l’histoire de la tournée comme la vie intime des personnages sont très, très éloignés de la réalité. Dès qu’on fait un succès, il y a toujours quelqu’un qui attaque pour réclamer de l’argent, c’est pathétique. J’ai payé Olivier Kaefer 200.000 € pour qu’il me fasse rencontrer les artistes de leur tournée qui s’appelait alors RFM Party 80 et pour qu’il organise des concerts au moment de la sortie du film.
Il n’a même pas honoré cette deuxième partie du contrat puisqu’il a déposé le bilan. Quant à Gentelet, il a disparu, m’a fait un procès, l’a perdu. J’ai ensuite salarié Kaefer pendant des années pour un boulot qui était en fait un placard… Parce que, avec Claude Cyndecki, le coproducteur, on a transformé un spectacle qui ressemblait à la foire à la saucisse en un énorme show. La vérité, c’est que j’ai surpayé Olivier Kaefer. Et à aucun moment, mes films ne racontent sa vie et celle de Gentelet.
Kaefer admet toutefois avoir été bien traité lorsqu’il s’agissait de promouvoir le premier film. Toutefois, « dès que Thomas Langmann n’a plus eu besoin de nous, il nous a oubliés. Il fourmille d’idées, mais il a un ego surdimensionné », riposte l’ex producteur. Après le fiasco de Stars 80, la suite, qui n’a attiré que 325.000 spectateurs en salles pour un budget de 20 millions d’Euros, Langmann a dû faire face à de grosses difficultés financières, mettant en péril sa société, La Petite Reine.
À noter qu’en avril 2019, le producteur a été condamné à 10 mois de prison avec sursis avec obligation de soins pour harcèlement moral envers sa femme, Céline Bosquet. Début mai 2018, il avait été placé en garde en vue après une plainte de cette dernière.
L’ancienne mannequin et journaliste l’accusait alors de harcèlement moral après avoir rassemblée plus de 1500 messages (SMS et emails) de son époux alors qu’ils étaient en pleine séparation. Le site du Point, à l’époque, avait pu obtenir une copie de la plainte : « Je vous informe que j’ai très peur de lui et de ses fréquentations, car il a déjà usé de la violence et été condamné pour ça, qu’il s’en est pris à mon père et qu’il est toujours en proie à ses addictions. Ces menaces et ses propos mensongers altèrent ma santé, d’autant que j’ai deux enfants en bas âge à ma charge », indiquait-elle.
Aujourd’hui, le producteur et fils de Claude Berri est plus que jamais sur la sellette, enchaînant les bides au cinéma avec À fond, Ils sont partout et Quand on crie au loup (un des plus gros échecs de l’année 2019 avec moins de 30.000 entrées).