six et dix mois de prison requis contre deux militants d’ultradroite


Six et dix mois de prison ont été requis vendredi 12 novembre à Paris contre deux militants d’ultradroite pour l’attaque d’un bar parisien emblématique de la mouvance antifasciste, tandis que la relaxe a été demandée pour les trois autres prévenus.

Pour Marc D., qu’il qualifie de «chef» de cette expédition menée le 4 juin 2020 contre le bar Saint-Sauveur, dans le quartier de Ménilmontant, le procureur a demandé 10 mois d’emprisonnement pour «dégradations», «violences» et refus de communiquer le code de déverrouillage de son téléphone lors de sa garde à vue. Contre Bastien D., absent à l’audience au tribunal de Paris, le procureur a requis six mois d’emprisonnement et la révocation du sursis d’une précédente condamnation à un mois de prison pour port d’arme prohibée.

Retrouvé blessé non loin du bar et hospitalisé après les faits, «sa présence sur place est difficilement contestable», fait-il valoir, ajoutant qu’il avait envoyé des messages l’incriminant et que son ADN a été retrouvé sur une bombe lacrymogène. «Il est tout simplement honteux qu’on en arrive à ces faits de violences, de dégradations» pour des différends politiques, a estimé le procureur, soulignant que «nous avons vu par le passé que ces faits ont pu mener à des drames véritables».

Un délibéré le 21 janvier

Cette attaque d’une quinzaine de personnes au visage masqué, revendiquée par le groupe d’extrême droite «Zouaves Paris», s’était produite quasiment sept ans jour pour jour après la mort du jeune militant antifasciste Clément Méric, le 5 juin 2013, lors d’une rixe à Paris entre militants d’extrême gauche et skinheads d’extrême droite.

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Pour les trois autres prévenus, âgés eux aussi d’une vingtaine d’années, le procureur a requis la relaxe pour les faits de «violences» et de «dégradations», reconnaissant que le dossier ne comportait «aucun élément permettant de démontrer» leur présence sur le lieu des faits. Pour l’un d’entre eux, il réclame par ailleurs une peine de deux mois avec sursis pour refus de communiquer le code de son téléphone portable.

Les avocats des cinq prévenus ont demandé en début d’audience l’annulation de l’ensemble de la procédure, entachée selon eux d’irrégularités, requête qui sera examinée par le tribunal en même temps que le fond du dossier. La décision a été mise en délibéré au 21 janvier.



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