Si vous nous suivez régulièrement, vous savez que nos articles sont rédigés par plusieurs jardiniers… qui, quand ils ne sont pas devant leur écran, sont bien occupés au jardin à planter toutes sortes de plantes. Certains sont un peu monomaniaques, d’autres ne jurent que par les grands classiques, tandis que d’autres encore sont plutôt attirés par la nouveautés… mais tous ont leurs plantes préférées. Je vous invite à découvrir le palmarès de l’année 2019 !
Olivier : le cornus alba ‘Aurea’
Le Cornus alba ‘Aurea’ fait partie des « Cornus à bois » (la caravane passe !). Il pousse rapidement pour atteindre deux mètres en tous sens, nécessite très peu de soin et possède un magnifique feuillage variant du jaune doré au vert chartreux puis rose à l’automne. Le feuillage laisse ensuite place aux rameaux rouge vif qui illuminent l’hiver. Et bien oui un « simple » cornouiller ! Pourquoi ? Et bien, j’ai planté ce petit père il y a quelques années dans une haie libre, dans une terre lourde et argileuse, en plein vent, en plein cagnard, sans aucun soin… Difficile de lui donner de plus mauvaises conditions de vie. Et puis… je l’ai oublié. Jusqu’à cet été. Un été torride duquel a surgit comme à son habitude ce brave ‘Aurea’ déployant son feuillage doré sur ses rameaux rouge Ferrari. Une sécheresse dites vous ? Peuh ! Il s’en est moqué comme de sa première cornouille ! Mais ce n’est pas là sa seule qualité : il est beau de janvier à décembre, il pousse sans que l’on n’y fasse attention (tellement que je l’avais zappé !) et il attire aussi bien les insectes en saison que les oiseaux en hiver.
Virginie D. : le rosier ‘Léonard de Vinci’
Je ne peux que vous parlez de rosier et d’un en particulier. Je l’ai d’abord aimé pour son nom avant d’être complètement sous son charme. ‘Leonard de Vinci’ est un rosier remontant, qui se couvre de bouquets de fleurs très doubles, d’un beau rose Bengal assez vif. C’est un rosier que j’ai depuis des années dans mon jardin ardennais et il ne m’a jamais déçu. Il est très florifère et il n’est pas rare qu’il m’offre encore quelques roses en décembre ! C’est d’ailleurs encore le cas cette année. Il est vrai que son parfum est léger mais toutes ses qualités font oublier ce petit défaut s’il en est un. En effet, il est vigoureux et jamais malade, deux critères qui ont beaucoup d’importance dans mes choix de rosiers. J’ajouterais que ses pétales résistent parfaitement à la pluie et j’adore en faire des bouquets, avec d’autres roses, d’autres fleurs du jardin ou des graminées en automne ! Enfin, c’est un must dont je ne saurais me passer !
Jean-Christophe : le Daphne odora marianni ‘Rogbret’
Mon petit chouchou est sans conteste le Daphne odora marianni ‘Rogbret’, et j’aime tout chez lui ! Pour commencer, son feuillage dense, vert bordé de jaune, sain, persistant et beau en toutes saisons, idéal pour illuminer le massif près du petit bassin, même lors des journées les plus tristes d’hiver. Je ne résiste pas non plus à sa floraison, blanc rosé, qui débute ici, dans le Béarn, dès fin janvier. Le parfum est alors une pure merveille, et embaume sur des mètres à la ronde ! Son port élégant, en dôme aplati (1m30 x 1m50) me séduit également et prend peu de place. Cette petite merveille pousse ici dans un sol argileux et neutre, sous un grand tilleul, c’est dire si l’ombre y est importante et le sol sec en été ! Il a pourtant affronté la canicule de cette année sans broncher. Côté rusticité, il ne risque rien ici, où on est très loin d’atteindre les – 12° C qui pourraient le faire souffrir. Pour lui tenir compagnie, j’ai choisi d’autres plantes pour zones peu ensoleillées, comme l’Hakonechloa macra ‘Aureola’ et la très belle fougère cuivrée.
Virginie T. : le fenouil bronze
Incontestablement et tout simplement, le Foeniculum vulgare ‘Giant Bronze’ ! C’est une somptueuse vivace très aérienne et vaporeuse qui mérite qu’on l’ex-filtre du potager vers le jardin ! Outre ses vertus culinaires (ses feuilles et graines sont comestibles), cette grande ombellifère aromatique qui peut facilement dépasser 1,50 m de hauteur, constitue un vrai spectacle à elle seule dans un massif ensoleillé. C’est un fenouil de grande stature que j’ai planté il y a deux ans. Il est remarquable par ses feuilles plumeuses aux reflets de bronze et de cuivre et sa floraison estivale en grande ombelles jaunes d’or qui attire les papillons. Je sais qu’il ne vivra pas très longtemps à la même place, ce qui du coup, le rend très intéressant pour jouer les contrastes de formes, de textures et créer du mouvement éphémère dans un massif adulte. J’aime la touche de poésie, de légèreté et de verticalité qu’il apporte. Sa résistance au froid est excellente et il supporte aussi très bien la sécheresse. Il est tout aussi comestible que le fenouil classique. Au cœur de l’été, il met particulièrement en valeur les fleurs lourdes et symétriques des pavot d’orient et des dahlias, sans jamais éclipser les plantes voisines. Spectaculaire et humble à la fois !
Michael : le Lespedeza thunbergii ‘Edo-Shibori’
Si je n’avais qu’une seule plante à retenir sur la saison 2019, ce serait très clairement le Lespedeza thunbergii ‘Edo-Shibori ! Pourquoi ? Déjà parce que c’est l’une des rares plantes à avoir si bien supporté la chaleur et la sécheresse cette saison dans ma rocaille normande. Planté plein sud, sur une pente à 45° et dans un sol certes riche en compost mais qui n’a pas été arrosé pendant presque 2 mois, ce Lespedeza n’a montré aucun signe de faiblesse. Mais c’est surtout son exceptionnelle floraison qui a retenu mon attention. Il a commencé à fleurir fin juillet, pour ne plus s’arrêter de l’été. En novembre il était encore couvert de ses petites fleurs bicolores rose fuchsia et blanc. C’est une plante qui est à mi-chemin entre un petit arbuste et une grande vivace donc qui ne prend pas beaucoup de place dans un jardin mais qui, lorsqu’il est bien placé, peut montrer un bel effet. Je l’ai installé sur une pente de ma rocaille, au-dessus d’un chemin pour que ses branches retombantes forment une cascade de fleur juste à hauteur du visage. C’est pour moi la meilleure façon d’apprécier le dessin de ses petites fleurs qui sont certes innombrables, mais ne mesurent que quelques centimètres. Une dernière chose à savoir sur cette fabuleuse plante, c’est l’une des dernières au printemps à débourrer. Son feuillage n’apparaît souvent pas avant le mois de mai donc soyez patient avec elle et n’ayez crainte, elle est très rustique et supporte allègrement – 15 C° l’hiver.
Elisabeth : l’Amorpha canescens
L‘Amorpha canescens est une vivace arbustive d’environ un mètre en tous sens, dotée d’un feuillage vert-gris-argenté très finement découpé et elle produit en été des épis floraux d’un beau bleu-violacé vif, saupoudrés d’étamines orangées et de pollen doré. Caduque et d’aspect un peu misérable en hiver, disons-le, l’Amorpha canescens développe son feuillage tard au printemps et se dénude en automne.
Dans mon jardin provençal, cet Amorpha a mis trois ou quatre ans pour s’installer et devenir ce que j’appellerais volontiers un buisson talentueux, fait de mouvement, de plumes et de lumière. C’est l’une des rares plantes qui anime et colore ce jardin en juin-juillet tandis que les autres entrent en repos pour échapper à l’aridité estivale. Sans aucun arrosage, ce faux-indigo a résisté cette année aux pires canicules que nous ayons connues, et avec panache ! Et comme il est foncièrement généreux, l’Amorpha canescens nourrit quantité d’abeilles et de papillons. Un vrai bonheur !
Alexandra : l’Allium schubertii
La plante qui m’a véritablement ravie cette année est l’Allium schubertii ! J’avais planté son bulbe au soleil, contre le mur de la maison, il y a un peu plus d’un an. Quel bonheur de voir ses larges feuilles apparaître au printemps, puis émerger au centre un gros bourgeon, qui s’élève progressivement, soutenu par une épaisse tige. Ensuite, le bourgeon s’ouvre et dévoile les fleurs, rattachées au centre par de longs pédoncules. La floraison de cet Allium me fait penser à un feu d’artifice, avec de petites étoiles qui partent du centre pour aller dans toutes les directions, formant une gigantesque boule ! Les fleurs centrales s’ouvrent en premier, suivies par la rangée suivante, puis vient le tour des plus éloignées… Elles se succèdent ainsi progressivement ! Si en l’observant de loin l’Allium schubertii me saisissait par son graphisme, je ne me lassais pas d’admirer de près le détail de ses fleurs ! Très fines, elles ressemblent à de petites étoiles et ont une belle teinte rose foncé – violacé. De plus, pendant toute la floraison j’ai pu voir une multitude d’insectes venir butiner ! Ils passaient de fleur en fleur, faisant le tour de la sphère. Et même une fois séchée, l’inflorescence restait très décorative. Elle devenait brune mais conservait son graphisme !
Ingrid : l’Hamamélis ‘Feuerzauber’
Cette année, j’ai craqué pour l’Hamamélis ‘Feuerzauber‘ qui signifie « feu magique », en allemand. Un nom fort à propos pour un noisetier de sorcières, non ? Les hamamélis m’enchantent, j’aime leur silhouette et j’adore leur floraison hivernale originale et légèrement parfumée, bien visible puisqu’elle apparaît sur le bois nu. Bien entendu, d’autres variétés me faisaient de l’œil… mais je suis tombée sous le charme de ce cultivar principalement pour le coloris de ses fleurs : un joli mélange d’orange cuivré, de rose et de pourpre. Ses couleurs chaudes réchauffent le cœur en hiver mais aussi en automne lorsque son feuillage, juste avant de tomber, revêt sa robe flamboyante. Cet arbuste rustique, de taille raisonnable (3,50 mètres de haut) a naturellement trouvé sa place à quelques mètres de la maison et je peux l’admirer de la fenêtre de ma cuisine. On l’oublie vite lors de la plantation, quand on se dore aux premiers ou aux derniers rayons de soleil, mais les journées sont courtes en hiver et les occasions de se rendre au jardin moins nombreuses… Pour vraiment profiter du spectacle des floraisons hivernales, il ne faut donc pas hésiter à les installer en premier plan avec des arbustes à fruits décoratifs comme le Malus ‘Red Sentinel’ ou encore avec le Callicarpa albibacca (une nouveauté intéressante… il faudra que je vous en parle !)
Et vous ? Avez-vous fait de belles découvertes cette année ? Avez-vous été littéralement épaté(e) par une plante ? Dites-nous tout !