L’ONU, qui estime que la famine qui frappe Madagascar est la première due au réchauffement climatique provoqué par l’homme, a réclamé vendredi plus de fonds aux donateurs pour venir en aide à 1,3 million de personnes dans le sud de l’île. Les besoins financiers ont été multipliés par trois, et il faut désormais 231 millions de dollars d’ici mai, dont seulement 120 millions ont pour le moment été versés par des donateurs, a expliqué Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) lors du briefing de presse régulier de l’ONU à Genève.
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Jens Laerke a indiqué que «techniquement la famine n’a pas encore été déclarée» à Madagascar parce que tous les critères de l’ONU ne sont pas encore réunis mais, a-t-il insisté, «il y a déjà 28.000 personnes qui souffrent de conditions similaires à la famine». Les fonds supplémentaires -initialement l’ONU avait demandé 76 millions de dollars- sont indispensables pour fournir nourriture, eau, services de sanitaires à près de 1,3 million de personnes dans le Grand Sud, où la pire sécheresse depuis 40 ans rend pratiquement impossible pour les gens de cultiver leur propre nourriture.
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«La situation est critique et les prévisions en termes de pluviométrie ne sont pas bonnes», a souligné la ministre de l’Environnement et du Développement durable Baomiavotse Vahinala Raharinirina lors d’un entretien avec l’AFP début novembre. «La désertification, la température de 45°C tout au long de l’année, le manque d’eau, les femmes qui font maintenant 20 km pour aller chercher un bidon d’eau, ça ce sont des réalités», a-t-elle souligné, évoquant la sous-nutrition, les risques de décès, et les maladies provoquées par l’impossibilité pour les habitants de boire suffisamment. «Depuis une dizaine d’années cette famine est là régulièrement, et depuis quatre ans, c’est chaque année et ça s’intensifie».