L’étonnant succès de la voiture sans permis, qui bat des records de ventes


Avec +73% de véhicules neufs vendus entre janvier et septembre 2021, la voiturette explose les compteurs.

La voiture sans permis est en route pour une année historique. Avec ses 45km/h au compteur, le petit bolide accessible dès l’âge de 14 ans si l’on possède un permis AM est en pleine accélération. Commercialisée pour la première fois en 1984, elle séduit de plus en plus les Français avec une augmentation de + 73% des ventes de véhicules neufs en volume sur les huit premiers mois de l’année.

En témoignent les chiffres de l’AAA Data, spécialisée dans le traitement des données du parc automobile français, ce sont près de 16.044 voitures sans permis qui ont été vendues en France entre janvier et septembre 2021 contre 9626 sur la même période en 2019. D’où vient cet engouement pour les quadricycles à moteur ? Pour Marie-Laure Nivot, responsable intelligence marchés AAA Data, «nous assistons sans aucun doute à une très très forte évolution sur le marché de la mobilité» avec pour déclencheur, «l’effet Covid».

«La crise sanitaire a modifié les comportements en matière de déplacement et a renforcé la demande de véhicules individuels», explique Marie-Laure Nivot. Covid oblige, les véhicules qui ont le plus profité de ce contexte de méfiance dans les transports en commun sont les voiturettes, les cyclomoteurs et la voiture d’occasion. Le marché des voitures sans permis d’occasion connaît d’ailleurs une hausse en volume de 23% en 2021 par rapport à 2020. Du côté de l’offre, d’autres facteurs ont contribué à booster le marché: «On a cassé les codes du marché des voiturettes», explique la responsable intelligence marchés AAA-Data. Plus écolo, plus glamour, «on pense par exemple à l’arrivée du modèle électrique Ami lancé par Citroën, très prisé du jeune public et qui rencontre un grand succès à Paris».

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De la mobylette à la voiturette

La voiture sans permis si souvent associée à l’image du moyen de locomotion de personnes âgées ou des conducteurs punis du précieux papier rose est-elle en train de changer de camp ? «Il y a 15 ans, c’était plus un véhicule à destination des personnes âgées dans les zones rurales, isolées, mais c’est en train de changer», confirme Alison Whitaker, responsable Marketing & Communication du leader européen de la voiture sans permis Aixam. «Le besoin d’autonomie et le manque d’options de déplacement pour ceux habitant dans des zones mal desservies sont autant de raisons qui expliquent le succès de la voiturette», selon elle. Forte d’une demande aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine, la voiture «pot de yaourt» remporte un franc succès dans les départements du Nord suivi de Paris, des Bouches-du-Rhône et du Var, selon l’AAA Data.

Mais ce qui pique la curiosité, c’est surtout son succès auprès des jeunes. Même avec un prix d’entrée de gamme de 8990 euros et un panier moyen de 12.500 euros, Aixam confirme l’engouement des parents pour ce type de véhicule jugés «abordables» si on enlève le coût du permis par exemple. En effet, pour conduire le petit véhicule, seul suffit la possession du permis AM qui s’obtient en huit heures de formation en auto-école. S’ajoutent à son accessibilité en termes de conduite, des formules et abonnements toujours plus séduisants qui s’adressent davantage aux parents, souvent à l’origine de ces premiers investissements. Vient enfin un autre facteur déterminant, celui de la sécurité. Selon Alison Whitaker de Aixam: «Pour des raisons évidentes de sécurité et de confort, les parents préfèrent voir leurs enfants dans une voiture sans permis plutôt que sur un scooter». Après le succès des mobylettes vient désormais celui des voiturettes.

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