ENQUÊTE – De nombreux enfants devenus adultes entretiennent une relation malsaine avec leurs parents. Quêtant en vain l’approbation et l’amour de leur père ou de leur mère.
Le SMS est arrivé une après-midi d’octobre, elle faisait la vaisselle d’une main molle, fatiguée par des pensées pénibles, tournées comme souvent vers cet «abruti». «En fait, j’ai réfléchi, lui écrivait une amie. Il est mesquin, toxique. Franchement, tu ne peux pas l’éviter un peu ?» Quelque chose du genre, Paloma ne s’en souvient plus en détail. Elle a souri mollement, a répondu «compliqué : c’est mon père hein.» Puis elle a pleuré, assise sur son lit. Chasse-t-on un père de sa vie pour avoir dit que votre conjoint vous supportait par «obligation» ou que vous aviez dès la naissance, c’est marrant, non, un caractère «un peu pervers, enfin manipulateur…» Pas quand il vous a pendant vingt ans logée, nourrie, payé vos études, n’est-ce pas ?
À 32 ans, cette institutrice en Seine-Saint-Denis est engluée dans une relation toxique. Dans le cadre familial, cette étiquette psychologique à la mode désigne «une relation d’aliénation où l’enfant, pourtant victime du lien, est prêt à