Avec cette commande ferme, la plus importante jamais signée par Dassault Aviation, le constructeur de l’avion de combat français, marque un sixième succès à l’international.
Nouveau succès du Rafale à l’international. Les Émirats arabes unis (EAU) signent un contrat géant, qui porte sur l’acquisition de 80 avions de combat français. Il s’agit d’une commande ferme, qui est la plus importante jamais signée par Dassault Aviation *, le constructeur du fleuron de l’aviation de combat française. Cette signature a eu lieu ce vendredi matin, lors de la première étape, aux EAU, de la tournée régionale d’Emmanuel Macron dans le Golfe. Le président de la République doit se rendre ensuite au Qatar, également client du Rafale, et en Arabie saoudite.
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C’est en présence d’Emmanuel Macron et de Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, prince Héritier d’Abu Dhabi et vice-commandeur des forces armées des EAU qu’Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a signé avec Tareq Abdul Raheem Al Hosani, PDG de Tawazun Economic Council, en charge des acquisitions de sécurité et de défense, ce contrat historique. Un second contrat a aussi été signé avec le missilier européen MBDA, qui porte sur l’acquisition par les EAU d’armements qui équiperont les 80 Rafale.
«Un succès français»
« La vente de 80 Rafale à la Fédération des EAU est un succès français : j’en suis très fier et très heureux. Je veux remercier les autorités émiriennes du renouvellement de leur confiance dans nos avions », a déclaré Eric Trappier. « Après les Mirage 5 et les Mirage 2000, ce contrat Rafale vient consacrer la relation stratégique qui unit nos deux pays et la satisfaction de l’Armée de l’Air des Émirats arabes unis, partenaire historique et exigeant de notre société. Je souhaite souligner la qualité et l’efficacité des relations entre les autorités françaises et l’industrie, qui ont aussi permis ce succès de l’équipe France », ajoute-t-il. Ce pays du Golfe est en effet un client fidèle de la France depuis le début des années 70. Les pilotes émiriens sont familiers de l’univers des avions Dassault.
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Les premiers Rafale seront livrés à partir de 2027 et jusqu’en 2031. Les Émirats achètent en effet des Rafale au nouveau standard F4, le plus moderne et le plus avancé, qui est en cours de développement en vue d’une mise en service progressive, au sein des forces françaises, sur plusieurs années à partir de 2023. Entretemps, les EAU, qui sont aussi équipés de quelque 80 chasseurs américains F16, continueront à utiliser leur soixantaine de Mirage 2000-9.
Hausse des cadences de production
Avec ce nouveau contrat, les ventes du Rafale franchissent le cap des 400 exemplaires (428 précisément), dont 192 pour la France et 236 à l’international. Son taux d’exportation atteint 55%, soit un score comparable au Mirage 2000. Mais cela beaucoup plus rapidement puisque le Rafale a réalisé cette percée à l’international en six ans seulement. Les EAU deviennent en effet le sixième membre du « Club Rafale export », depuis la première commande signée par l’Égypte en 2015. Abu Dhabi rejoint dans ce club l’Égypte, le Qatar, l’Inde, la Grèce ainsi que la Croatie.
Les EAU seront à terme à la tête de la plus importante flotte de Rafale, derrière la France qui doit encore augmenter la voilure. En 2023, le Ministère des Armées a en effet prévu de signer une nouvelle commande, dite tranche 5, qui porte sur 42 Rafale supplémentaires, livrés à partir de 2027.
Cette commande constitue une bonne nouvelle pour Dassault Aviation, ainsi que ses grands partenaires, Thales, l’électronicien du Rafale, et Safran, son motoriste ainsi que les 400 entreprises de toute taille qui travaillent, avec leurs 7 000 salariés, qui travaillent sur le programme Rafale. Dassault Aviation va en effet engager une hausse de production afin de passer de 1 à 2 Rafale produits par mois, dans les semaines à venir. Un doublement de cadence entraînera une augmentation des effectifs engagés sur le programme.
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Un avion à maturité et «combat proven»
D’autant que « l’Équipe Rafale » ne compte pas en rester là. L’avion français est au début de sa carrière internationale. L’Inde qui a déjà acheté 36 appareils (ils sont en cours de livraison) a des besoins plus importants, estimés à quelque 110 avions pour son armée de l’air et à 57 exemplaires pour sa Marine. Dassault Aviation se tient prêt à répondre dès que la décision aura été prise par New Dehli. De son côté, l’Indonésie a marqué son intérêt pour acheter 36 Rafale. Une décision officielle est attendue en 2022. En Europe, la Finlande où le Rafale est en lice, doit aussi arrêter son choix l’année prochaine.
Le succès du Rafale s’explique par sa modernité, la qualité de ses équipements, sa polyvalence – il est multimissions dans les airs et depuis un porte-avions – ainsi que sa capacité à évoluer d’un standard à l’autre. Il est à maturité et « combat proven » après avoir été engagé sur plusieurs théâtres d’opérations en Afrique et au Levant.
*Le groupe Dassault est propriétaire du Figaro