Le loyer, l’eau et l’électricité n’étaient pas facturés aux associations mises en cause, a confirmé mercredi le maire qui était interrogé par l’opposition lors du dernier conseil municipal.
Est-ce le rôle d’une mairie de financer le culte musulman dans sa ville? Le débat continue à Allonnes (Sarthe), où la mosquée a été fermée voici deux semaines, en raison d’orientations salafistes et de prêches prônant le djihad et la charia.
Dans un conseil municipal retransmis hier mercredi sur la page Facebook de la municipalité, le maire Gilles Leproust (PCF) répondait aux questions de l’opposition. Aux interrogations du premier opposant (sans étiquette) Gaëtan Cordelet, le maire a donné en réponse de nouveaux éléments concernant la gestion de la «salle interculturelle Yvon Luby», qui hébergeait les deux associations cultuelles aujourd’hui dans le viseur de l’État. «Oui, la mise à disposition des locaux se fait à titre gratuit», a notamment déclaré l’élu, confirmant une rumeur qui circulait depuis plusieurs jours. Le maire a plaidé «un traitement identique à celui de l’église d’Allonnes» : «Pour les deux cultes, c’est-à-dire l’église et la mosquée, le traitement est le même, nous mettons à disposition nos salles à titre gratuit» a-t-il affirmé.
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Si la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État prévoit une mise à disposition dans le cadre de locaux déjà existants lors de son adoption, ce qui est le cas pour l’église Saint-Martin de la ville, dont les premières mentions remontent au XIème siècle, elle ne concerne pourtant pas la «salle interculturelle Yvon Luby», construite il y a une douzaine d’années. Une situation sur laquelle s’est «interrogé» Gaëtan Cordelet, soulignant que «la loi proscrit la mise à disposition de moyens par un culte si c’est de façon exclusive et pérenne, une condition que semble remplir la mosquée d’Allonnes, installée depuis des années dans cette salle municipale».
L’opposant, qui avait également posé la question du règlement des factures d’eau et d’électricité dans la salle, s’est également vu répondre qu’«aucune facturation n’était faite» aux associations musulmanes. «L’entretien, le nettoyage sont à leur charge», nuançait enfin Gilles Leproust. À la question d’éventuelles aides financières versées par la commune aux deux associations aujourd’hui inactives, le maire a répondu par la négative : «aucune subvention n’est versée», a-t-il affirmé.
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