Les outils déployés pour endiguer la cinquième vague de Coronavirus en France seront aussi utiles contre le variant Omicron.
Alors que la progression du variant Omicron suscite une inquiétude mondiale, «l’urgence en France est de faire face à la hausse des infections par le variant Delta», ont souligné lundi les membres du Conseil scientifique lors d’une conférence de presse. «Tout ce qui sera fait contre Delta sera utile contre Omicron», a souligné le Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du conseil, préconisant le renforcement des mesures barrières (masques, distance physique, aération, etc.), le large recours au tester-tracer-isoler et l’accélération de la campagne de vaccination.
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Les incertitudes sont encore grandes sur la dangerosité et la contagiosité du variant Omicron, dont le premier cas connu serait apparu en Afrique du Sud le 8 ou le 9 novembre. Le séquençage réalisé par les scientifiques sud-africains montre qu’il présente une accumulation record de mutations situées sur des zones clés, susceptibles d’altérer la capacité des anticorps à reconnaître le virus. Le risque d’une diminution de la protection acquise grâce à une précédente infection ou grâce au vaccin est en conséquence élevé. L’ampleur de cette perte sera connue dans un délai de deux semaines, le temps pour les scientifiques d’étudier en laboratoire la capacité des anticorps, liés aux vaccins ou à une infection préalable, à neutraliser le nouveau venu.
« La protection sera probablement réduite, mais elle ne disparaîtra pas complètement », a cependant rassuré l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah, précisant que l’efficacité de la réponse immunitaire dépendrait de la quantité d’anticorps circulant dans le sang. D’où l’importance de relancer leur production avec l’injection de la troisième dose de vaccin à ARN. Selon le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, l’émergence du variant Omicron « renforce donc l’importance du rappel, qui doit être administré en priorité aux personnes âgées et fragiles ».
Le variant n’a pas encore été détecté à ce stade en France, a précisé le Conseil scientifique. Plusieurs prélèvements PCR jugés suspects ont été séquencés depuis l’alerte internationale, sans que le variant Omicron ne soit identifié.
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