Le pass Culture revu à la baisse et supprimé pour les 15-16 ans


Finie l’abondance. Jugé imparfait et trop coûteux par la ministre de la Culture Rachida Dati, qui avait déjà annoncé à l’automne 2024 sa volonté de le réformer, le pass Culture se restreint. Effectifs depuis le samedi 1er mars, plusieurs changements le concernant ont été entérinés par un décret publié jeudi 27 février.

Mesure phare de la politique culturelle d’Emmanuel Macron, ce dispositif original accordait notamment un crédit annuel à tous les jeunes de 15 à 18 ans (20 € à 15 ans, 30 € à 16 et 17 ans, 300 € à 18 ans) : une somme à dépenser, via une application dédiée, comme ils le souhaitent dans des activités culturelles telles que des visites d’exposition, des concerts, des sorties au théâtre et au cinéma, ou encore dans l’achat de livres.

Un crédit à la majorité divisé par deux

Mais cette part individuelle, très populaire auprès des jeunes, est désormais revue à la baisse. Premier grand changement : les 15–16 ans n’y ont plus accès. Le crédit de 300 euros est par ailleurs ramené à 200 euros, dont 50 reçus à 17 ans, et le reste à la majorité. Ce qui retarde de deux ans le moment où les jeunes peuvent toucher leur premier crédit, et diminue de moitié la somme reçue à 18 ans, qui passe de 300 à 150 euros. Sont concernés les jeunes de 17 ans et moins inscrits avant que ces nouvelles règles soient décrétées, mais pas les bénéficiaires de 18 ans ayant déjà obtenu leur crédit.

Le site internet du Pass Culture à la loupe

Le site internet du Pass Culture à la loupe

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© Lionel Bonaventure / Afp

En contrepartie, le délai d’utilisation du crédit est rallongé d’un an, les bénéficiaires ayant désormais jusqu’à la veille de leurs 21 ans pour le dépenser. Il y a également quelques cas particuliers : les jeunes en situation de handicap ou remplissant certaines conditions de ressources pourront recevoir 50 euros supplémentaires à leur majorité.

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Un dispositif fortement critiqué

Le pass Culture a bénéficié à plus de 3,4 millions de jeunes depuis sa généralisation en 2021, touchant une grande majorité de chaque classe d’âge concernée. Mais il lui avait été reproché d’être trop coûteux (210 millions d’euros par an), de verser autant d’argent à tous les jeunes au lieu de se concentrer sur ceux qui en avaient le plus besoin, et de ne pas ouvrir les bénéficiaires à des activités culturelles vers lesquelles ils ne se tournaient pas auparavant. En effet, les collégiens et lycéens se servaient des trois quarts du portefeuille pour aller voir des blockbusters au cinéma ou acheter des mangas et des ouvrages de New Romance, alors qu’ils n’en dépensaient qu’1 % pour des spectacles de danse ou des pièces de théâtre.

La part collective touchée malgré les annonces

Mais les « mauvais » choix culturels des élèves ne semblent pas être la véritable raison de ces nouvelles restrictions. En effet, la part collective du pass Culture, qui permet aux enseignants de choisir et financer des projets et sorties pour leurs classes (25 € par élève pour les classes de quatrième et troisième, 30 € pour les élèves de seconde et CAP) est également touchée : fin janvier, son budget a été totalement gelé jusqu’à la fin de l’année scolaire 2024–2025. Au grand mécontentement des professeurs qui dénoncent un coup de massue. D’autant qu’en octobre 2024, Rachida Dati avait annoncé au contraire que cette part collective serait augmentée…

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