la mobilisation contre l’obligation vaccinale se poursuit, le président de la région inquiet


Depuis lundi 15 novembre, une grève «illimitée» a été lancée contre l’obligation vaccinale et les suspensions de postes en Guadeloupe.

Depuis lundi 15 novembre, des pompiers et des personnels de santé font grève en Guadeloupe pour s’opposer au passe sanitaire et à la suspension des personnels non vaccinés. 300 à 400 personnes étaient mobilisées hier devant le CHU de Pointe-à-Pitre : «Vous avez les soignants, les brancardiers, les ambulances privées et les pompiers. Cela va se généraliser petit à petit, ça va être toute la Guadeloupe», prévient Véronique Mayeko, infirmière en psychiatrie de l’hôpital, au micro de TF1.

Plusieurs motifs sont avancés contre la vaccination, comme un «choix personnel», des «choses vues» impossibles à raconter car «relevant du secret médical», «les récits d’autres soignants malades qui ont vu, eux, les effets du vaccin», ou encore la croyance en «une expérience scientifique mondiale», rapporte l’AFP, qui s’est rendu sur place. Pour ce personnel, la suspension de salaire «c’est comme si on avait un flingue sur la tempe». Selon la direction du CHU, 566 suspensions ont été prononcées, alors que le taux de conformité avec l’obligation vaccinale est de 87%.

Le président de la région Guadeloupe réagit

Le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, a exprimé mercredi son inquiétude devant l’appel à la grève générale qui a provoqué de nombreux blocages sur l’île depuis lundi, mais a rappelé que l’obligation vaccinale n’était pas la seule cause du ras-le-bol des Guadeloupéens. L’appel à la grève générale illimitée a été lancé par un collectif d’organisations syndicales et citoyennes de Guadeloupe pour protester contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19. Ary Chalus a déclaré au micro de France Info être inquiet et avoir alerté de la situation «le président de la République», et «les membres du gouvernement en charge de la Guadeloupe». Ary Chalus indique qu’il est vacciné et «demande aux gens de se faire vacciner» , mais ajoute «personnellement, je l’ai toujours dit, je suis contre l’obligation vaccinale», demandant «plus de concertation avec l’ARS».

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«Si on s’était mis autour d’une table avec les syndicats, avec les partenaires, on aurait pu trouver des solutions (concernant) cette obligation et on aurait pu trouver une autre porte de sortie», a-t-il assuré. «Ce blocage n’est pas seulement dû à cette obligation vaccinale mais aussi à tous les problèmes que nous rencontrons depuis tantôt», a par ailleurs expliqué Ary Chalus. «Vous savez qu’avec cette situation sanitaire la Guadeloupe a beaucoup perdu, que ce soit en matière de taxe sur les carburants, sur les transports, les collectivités, et notamment pour la Région c’est près de 30 millions que nous avons perdu», a-t-il ajouté.

«Nous voyons que beaucoup sont accompagnés, sont aidés, au niveau de l’Hexagone et la Guadeloupe, la Martinique, les Antilles même, ne sont pas prises en compte. Ce qui est important aujourd’hui pour nous, c’est que l’État puisse entendre les doléances des Guadeloupéens de manière à ce qu’on puisse travailler ensemble, et surtout simplifier les procédures», a expliqué le président de Région.

Echauffourées entre gendarmes et pompiers

Répondant à l’appel de plusieurs organisations, «une grève générale illimitée» contre l’obligation vaccinale a été décrétée lundi 15 novembre. Les enseignants, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration participent également au mouvement. Des échauffourées ont opposé lundi les pompiers grévistes et les gendarmes. Deux pompiers ont été blessés, selon un représentant syndical FO du corps de métier, ainsi que deux gendarmes.

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Si certains pompiers menacent de ne plus se déplacer, le directeur du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) Guadeloupe, Félix Anténor-Habazac, précise au micro de BFMTV qu’un service minimum a été organisé. «L’agent gréviste» peut alors «exercer son droit de grève» pendant que le SDIS continue «à préserver la santé des concitoyens en Guadeloupe».

Plusieurs barrages érigés

Plusieurs barrages ont été érigés, impactant directement les habitants qui sont divisés. Des centres médicaux et des stations-service ont été fermés.

Aujourd’hui, 33% de la population en Guadeloupe et 34,6% présentent un schéma vaccinal complet. En métropole, ce taux s’élève à 89% pour les plus de 18 ans. Mardi soir, les organisations syndicales se sont réunies pour décider de la suite de la mobilisation. Toutes promettent une recrudescence du mouvement, des blocages routiers, d’établissements scolaires, de locaux administratifs, «au minimum», bien que, pour l’heure, les nuisances occasionnées restent modérées pour la population. Les Guadeloupéens craignent quant à eux que la grève ne paralyse l’île, comme en 2009.





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