Le Mail on Sunday avait été condamné en février à verser 530.000 euros à la duchesse de Sussex pour avoir publié une lettre qu’elle avait écrite à son père.
Y a-t-il eu atteinte à la vie privée de Meghan Markle? La justice britannique rend sa décision jeudi 2 décembre dans le procès en appel opposant l’épouse du prince Harry à un tabloïd britannique, qu’elle a fait condamner pour la publication d’une lettre écrite à son père. L’éditeur du Mail on Sunday, le groupe Associated Newspapers Limited (ANL) avait contesté devant la Cour d’appel de Londres une décision de justice de février selon laquelle la publication de la lettre de Meghan était «manifestement excessive et donc illégale», et violait donc sa vie privée.
À lire aussiMeghan Markle et le prince Harry font la une (pétrifiée) du « Time »
Dans cette missive à son père publiée en 2018, peu après son mariage avec le prince Harry, l’ex-actrice américaine de 40 ans demandait à son père Thomas Markle, 77 ans, de cesser de s’épancher et de mentir dans les médias sur leur relation brisée. Le Mail on Sunday avait été condamné à faire état en Une de sa défaite judiciaire, et son éditeur à verser 450.000 livres (530.000 euros) à la duchesse de Sussex pour ses frais judiciaire. Mais le tabloïd à grand tirage a argué dans son appel examiné en novembre qu’elle avait écrit la lettre en sachant qu’elle pourrait être divulguée.
La Cour d’appel rend sa décision à 10 heures (locales et GMT).
«Madame Étourdie»
Afin d’étayer ses dires, le Mail on Sunday a mis en avant au cours des audiences en appel le témoignage de Jason Knauf, ancien secrétaire à la communication du couple, désormais installé en Californie. Cet ancien assistant a affirmé que le projet de lettre avait été rédigé en ayant en tête «qu’elle pourrait fuiter». Dans un témoignage écrit, Meghan a réfuté cette affirmation, disant ne pas penser pas que son père ferait fuiter la lettre le présentant selon elle sous un jour peu favorable. Il s’agissait seulement d’une «possibilité», a-t-elle estimé.
Apportant de l’eau au moulin du tabloïd qui veut démontrer que Meghan Markle cherchait régulièrement à influer l’opinion publique, Jason Knauf a aussi dit avoir fourni au nom de Meghan et Harry des informations privées aux auteurs de la biographie non officielle du couple royal, Finding Freedom («Harry et Meghan, libres»). Selon lui, le projet de livre était «discuté de façon routinière» et «directement avec la duchesse, en personne et par e-mail».
Meghan Markle a reconnu cette dernière information et s’est excusée d’avoir induit la cour en erreur en ne l’ayant pas précisé en première instance. Elle a cependant fait valoir que les informations partagées avec les auteurs étaient «bien loin des informations personnelles très détaillées» que le Mail on Sunday avait publié. Mais ce rétropédalage lui a valu les moqueries des tabloïds, le Sun la surnommant «Madame Étourdie», en référence à la série de livres pour enfants Monsieur, Madame.
Le prince Harry, 37 ans, sixième dans l’ordre de succession à la couronne britannique, a dénoncé à de multiples reprises la pression des médias sur son couple et en a fait la raison principale de sa mise en retrait de la famille royale, effective depuis avril 2020. Lui et sa femme ont intenté plusieurs procès aux tabloïds britanniques.