À l’issue de la réunion de crise sur les migrants qui s’est tenue ce dimanche à Calais, le ministre de l’Intérieur a déclaré que la France ne devait pas être «l’otage de la politique intérieure» du Royaume-Uni.
«La Grande-Bretagne doit prendre ses responsabilités», a affirmé Gérald Darmanin à l’issue de la réunion de crise sur les migrants menée à Calais avec d’autres représentants européens. Le ministre de l’Intérieur a toutefois assuré que cette réunion n’était pas «antianglaise, mais proeuropéenne». «Nous devons travailler avec nos amis britanniques. Ils doivent nous aider collectivement à mieux lutter contre les passeurs», a-t-il poursuivi. La réunion d’urgence s’est tenue à la suite de la mort de 27 migrants lors du naufrage d’un bateau pneumatique dans la Manche mercredi.
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Parmi les points évoqués pendant la réunion, l’attractivité anglaise est un problème sur lequel la Grande-Bretagne doit également se pencher. Si les migrants «risquent leur vie à traverser la Manche, c’est parce qu’ils sont attirés par l’Angleterre, notamment par le marché du travail qui fait que sans pièces d’identité, vous pouvez travailler», a indiqué le ministre de l’Intérieur. «Mais aussi parce qu’il n’y a plus de voies légales pour demander l’asile en Angleterre. La France, c’est 50.000 demandes d’asile depuis le 1er janvier. En Angleterre, c’est 30 000.» Avant de conclure : «Nous ne devons pas être l’otage de leur politique intérieure.»
Le ministre de l’Intérieur a également annoncé «une lutte encore plus intense» contre les passeurs. «Il faut prendre des mesures plus sévères sur les passeurs. Il ne faut pas criminaliser les migrants, mais ceux qui organisent ces transferts», a-t-il poursuivi. Selon ses annonces, un avion européen de Frontex sera déployé au 1er décembre pour mieux localiser les passeurs.
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