La pandémie avait empêché les grands rassemblements en 2020. L’hommage de cette année est marqué par l’épreuve du procès, débuté en septembre.
Six ans après l’horreur, la commémoration du 13-Novembre organisée samedi à Saint-Denis et Paris est plus symbolique que jamais, au moment où le procès historique actuellement en cours éprouve les victimes et façonne la mémoire collective de ces attentats. La pandémie avait empêché les victimes de se rassembler en 2020, avec une cérémonie réduite au minimum pendant le confinement.
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L’hommage de cette année est lui marqué par l’épreuve du procès, qui ravive depuis septembre avec force détails le souvenir de l’attaque terroriste la plus meurtrière jamais commise en France. «Le procès nous a tous rapprochés et il y a une envie très forte de se retrouver dans un cadre commémoratif», confie à l’AFP Arthur Dénouveaux, le président de l’association de victimes Life for Paris. «La commémoration va cristalliser un renforcement des liens entre les victimes.»
Stade de France, terrasses, Bataclan…
Accompagné notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, le Premier ministre Jean Castex a entamé la tournée d’hommages par un dépôt de gerbe suivi d’une minute de silence devant le Stade de France vers 9h15, avant de prendre la direction des terrasses de cafés et du Bataclan à Paris, où des commandos téléguidés par le groupe État islamique (EI) avaient tué 130 personnes et fait plus de 350 blessés en 2015, semant l’effroi dans le pays.
Cette série d’hommages, qui s’achèvera avec une minute de silence juste avant le match de football France – Kazakhstan (20h45) au Parc des Princes, intervient deux semaines à peine après la fin de la première phase du procès, où plus de 350 parties civiles ont retracé à la barre le déroulé de cette soirée apocalyptique.
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Stress post-traumatique, culpabilité du survivant, décalage persistant avec le reste de la société… Pendant un mois, les témoignages des victimes et de leurs proches ont révélé les cicatrices indélébiles et l’ampleur des dégâts psychologiques de ces attentats sur des centaines de vies brisées. Pour affronter le reste de l’audience, qui doit se poursuivre jusqu’à fin mai, «les gens sentent qu’il faut se serrer les coudes», résume M. Dénouveaux. «Partager toutes ces expériences à la barre, ça a aussi accru le sentiment d’appartenir à une communauté qui a du sens».