Le premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde Moscou mercredi 17 novembre contre l’«erreur tragique» que constituerait tout «aventurisme militaire» aux frontières d’Ukraine et de Pologne, dans un contexte de tensions croissantes dans la région. «Nous devons nous assurer que tout le monde comprenne que le coût de mauvais calculs aux frontières à la fois en Ukraine et en Pologne serait énorme», a déclaré Boris Johnson devant les chefs des commissions parlementaires britanniques. «Je pense que ce serait une erreur tragique pour le Kremlin de penser qu’il y a quoi que ce soit à gagner par aventurisme militaire», a ajouté le chef du gouvernement conservateur.
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La situation dans la région est très tendue depuis l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée. Depuis plus de sept ans, l’Ukraine est en conflit avec des séparatistes prorusses dans l’est de son territoire. Les tensions sont montées d’un cran ces derniers jours, les Etats-Unis et l’Union européenne exprimant leur inquiétude face à un récent déploiement de troupes russes à la frontière de ce pays. La Pologne est quant à elle confrontée un afflux de milliers de migrants à la frontière avec le Bélarus. Si Varsovie considère la Russie comme le véritable commanditaire de la crise migratoire, sur fond de tensions russo-occidentales, Moscou a rejeté ces accusations.
L’UE, qui a été déstabilisée dans la deuxième moitié des années 2010 par un afflux migratoire sans précédent, accuse le pouvoir bélarusse d’avoir orchestré la crise actuelle pour se venger de sanctions occidentales décidées en représailles d’une répression politique intérieure sans précédent. Le président Alexandre Loukachenko, tout en dénonçant le comportement européen et en niant toute responsabilité dans la crise, a assuré lundi travailler au retour des migrants, en majorité venus d’Irak.