RÉCIT – La manifestation géante lancée par le FLN et violemment réprimée par les forces de l’ordre il y a 60 ans continue de faire couler de l’encre. Alors que le bilan officiel affichait trois morts, certains historiens évoquent aujourd’hui entre 200 et 300 victimes. Où placer le curseur ?
«Violentes manifestations de musulmans algériens hier soir à Paris : 2 morts, 44 blessés graves», titrait Le Figaro dans son numéro du 18 octobre 1961. Ce fameux mardi d’automne, où près de 30.000 manifestants algériens ont été violemment réprimés dans les rues de Paris, compte parmi les principaux non-dits de la guerre. Des morts, des blessés, des milliers d’interpellations… Et, soixante ans après, les hypothèses les plus variées sur le nombre de victimes de cette soirée sanglante.
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Maintes fois racontés, les événements ne font plus mystère. Tout se déroule entre 18h et 23h. La veille, le FLN a lancé un vaste appel à une mobilisation pacifique contre le couvre-feu, décrété dix jours auparavant par la préfecture de police pour les seuls «musulmans Nord-Africains». Appel, ou ordre ? Après sept années de guerre coloniale, celle-ci a largement débordé en métropole et imprégné la capitale, où le FLN exerce une pression considérable sur les ressortissants algériens. Lors des appels
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