En annonçant qu’il pourrait proposer Matignon à la candidate socialiste en cas de victoire, Yannick Jadot offre une autre issue possible au rassemblement, sans passer par la case primaire.
La contre-proposition est sur la table. S’il a sèchement refusé l’idée d’Anne Hidalgo pour une primaire de la gauche, Yannick Jadot soumet une autre solution à sa concurrente socialiste : les clés de Matignon en cas de victoire. Invité sur BFM TV mardi soir, l’écologiste a indiqué – bien qu’après plusieurs relances – qu’«évidemment» la maire de Paris «pourrait être première ministre», alors qu’il la distance de quelques points dans les sondages. Les deux candidats restent cependant sous la barre des 10% d’intentions de vote (entre 3 et 6% pour Anne Hidalgo, entre 6 et 9% pour Yannick Jadot).
«Contrat de gouvernement»
L’eurodéputé EELV a cependant précisé qu’il ne souhaitait pas «former (un) gouvernement le 14 décembre» alors que les Français sont «à peine entrés dans la campagne présidentielle». Quoi qu’il en soit, le candidat écologiste a refait part de sa volonté de «travailler avec les socialistes et tous les progressistes». «Venez avec vos idées, avec votre histoire, avec vos propositions. Travaillons à un projet commun, à un contrat de gouvernement, travaillons sur le fond», leur a-t-il proposé, dans la même veine que son discours à Laon samedi dernier.
Reste à savoir si les socialistes accepteront la main tendue. Yannick Jadot a une nouvelle fois assuré ce mardi soir que le retrait de sa candidature pour une hypothétique primaire n’était pas une «option» compte tenu «des enjeux climatiques, du vivant et de (la) justice sociale». Avant de rappeler, à bon entendeur, qu’il s’était lui-même retiré derrière le socialiste Benoît Hamon en 2017, mieux placé que lui. «Je n’avais pas demandé une primaire pour trouver une sortie plus confortable. J’ai sacrifié ma candidature pour le collectif. Je ne demande pas la pareille, je demande aux autres de prendre leurs responsabilités et de le faire avec panache», a-t-il réclamé.
Et alors qu’une candidature de dernière minute de Christiane Taubira revient dans les discussions à gauche, Yannick Jadot a voulu couper court : «C’est une femme à bien des égards exceptionnelle, qui porte des valeurs, mais moi je veux une candidature écologique. La question, ce n’est pas (les) personnes». En ajoutant : «Je ne vais pas commenter une rumeur qui est mise en scène sans qu’on ait le moindre début d’un projet. Ce n’est pas sérieux», a-t-il jugé.