The Handmaid’s Tale : tout ce qui est raconté dans le roman est inspiré de faits réels – News Séries à la TV


Saviez-vous que pour écrire « Le Servante écarlate », roman dystopique dont est adaptée la série « The Handmaid’s Tale », Margaret Atwood s’était uniquement inspirée de faits réels ?

George Kraychyk/Hulu

Dans La Servante écarlate, dystopie intitulée The Handmaid’s Tale en version originale, publiée en 1985 et adaptée au cinéma en 1990 et en série depuis 2017, Margaret Atwood imagine un monde au très bas taux de natalité dans lequel les Etats-Unis ont basculé dans un régime totalitaire. Au sein de la République de Gilead, les femmes sont divisées en trois catégories : les Epouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l’entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction. Un univers terrifiant dépeint du point de vue d’une Servante, Offred, glaçant parce qu’il fait souvent écho à la réalité.

Et pour cause, l’autrice du roman a tenu à ce que tout ce qu’elle y décrit trouve s’inspire d’événements qui se sont véritablement produits. Dans le très beau documentaire de 52 minutes Margaret Atwood – De la force des mots, disponible Arte depuis le 18 mars et jusqu’au 16 juin, elle raconte : « Je me suis fixé une règle : le roman ne devait contenir que des élément qui ont réelle existé à un moment donné de l’Histoire. J’ai donc entrepris énormément de recherches. J’ai voulu mettre en place cette règle pour que personne ne puisse dire que j’avais l’esprit tordu et que j’avais inventé toutes ces horreurs. Je n’ai rien inventé. »

Au cours de ses recherches, Margaret Atwood remarque que le mouvement catholique charismatique People of Hope, faisant partie de la communauté catholique du New Jersey et caractérisé par son fondamentalisme, est vivement critiqué pour sa manière de traiter les femmes. « Ces choses se sont passées au milieu des années 1980″, se souvient-elle. « Du vrai lavage de cerveau. Les disciples d’une secte de 1100 membres soumettent les femmes, dissuadent les contacts avec les non-membres, arrangent les mariages. Les femmes des coordinateurs sont appelées des ‘servantes’. » A cela s’ajoutent des articles sur les tentatives républicaines de bloquer le financement fédéral des cliniques fournissant des services d’avortement. 

George Kraychyk/Hulu
Elisabeth Moss (Offred) dans la série The Handmaid’s Tale

Ce qui se passe à l’époque en Roumanie influence aussi beaucoup l’écriture de La Servante écarlate« En Roumanie, Ceaușescu avait exigé que chaque femme ait quatre enfants. Il leur distribuait des tests de grossesse tous les mois et si elles n’étaient pas enceintes, elles devaient se justifier. Les familles donnaient naissance à des enfants dont elles ne pouvaient pas s’occuper et qui partaient en orphelinat », explique l’écrivaine dans le documentaire. Le décret 770, adopté sous l’ère Ceaușescu en 1967, rend quant à lui les avortements et toutes les formes de contraception illégaux. À l’époque où elle écrit The Handmaid’s Tale, Margaret Atwood trouve également des articles qui montrent que le taux de natalité au Canada baisse pour les mêmes raisons qu’en Roumanie, certaines sources affirmant que la pollution rend les femmes moins susceptibles de tomber enceintes. 

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Certains éléments de La Servante écarlate trouvent leur origine, sans surprise, dans les pratiques de l’Allemagne nazie : « Sous Hitler, il y avait des mères porteuses. » Margaret Atwood précise : « Si vous étiez un soldat SS, vous pouviez avoir plusieurs femmes, afin de produire encore plus de petits SS. » La description d’un environnement aseptisé et militaire en est également une évocation. 

Dans le documentaire, Malrgaret Atwood se remémore également comment elle a eu l’idée du costume d’Offred et des autres Servantes : « Pour l’uniforme, je me suis inspirée des religieuses bien sûr, mais aussi de l’image du produit nettoyant des années 1940, The Old Dutch Cleanser. Cette femme a l’air redoutable. Elle tient un bâton, chasse la saleté et elle porte une coiffe qui lui cache le visage. C’est une image qui a bercé mon enfance par son côté mystérieux. » Offred, Defred en français, dont le nom découle d’une autre réalité historique : au temps de l’esclavage, les esclaves perdaient en effet leur nom et étaient rebaptisés avec le nom de leur propriétaire. 

George Kraychyk/Hulu
Les Servantes dans la série The Handmaid’s Tale

Tout au long du roman, Margaret Atwood s’est efforcée de mettre bout à bout des éléments inspirés de choses que l’on a vraiment fait subir aux femmes au cours de l’Histoire, mais aussi aux homosexuels – l’homosexualité est considérée comme un crime, encore aujourd’hui, dans de nombreux pays – ou aux enfants – dans les années 1950 par exemple, de nombreux enfants ont été kidnappés dans des réserves de Natifs Américains et ont été remis à des familles blanches pour adoption.

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C’est par ailleurs l’actualité qui lui a inspiré la suite de La Servante écarlante, Les Testaments, publié en 2019 : « Le déclencheur a été l’élection de Donald Trump », se rappelle l’écrivaine. « La situation avait changé. Tout ce qu’on prenait pour acquis ne l’était plus. C’est ce qui m’a motivé à écrire ce roman, tout comme les années 1980 m’avaient inspiré La Servante éclarlate, au moment où les tendances se mettaient à s’inverser aussi. » 

La bande annonce de la saison 1 de la série The Handmaid’s Tale, disponible sur OCS :

 



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