Sur la Seine, pèlerinage impressionniste en 8 lieux mythiques


Initié il y a 150 ans par Claude Monet, l’impressionnisme – dont la naissance est en ce moment à l’honneur d’une exposition événement au musée d’Orsay, « Paris 1874. Inventer l’impressionnisme » – a fleuri principalement entre l’Île-de-France et la Normandie. Sous le pinceau de Berthe Morisot, Vincent van Gogh, Camille Pissarro, Auguste Renoir ou Eugène Boudin, les paysages verdoyants des bords de Seine se décomposent en petites touches aérées et deviennent le terrain privilégié de la peinture de plein air.

De Giverny à Honfleur, en passant par Chatou, l’île de la Grande Jatte, Yerres, Auvers-sur-Oise, Pontoise et Bougival, suivons la Seine et ses affluents à la découverte de ces lieux mythiques qui ont fait l’histoire de l’impressionnisme.

1. Le plus célèbre : le jardin de Monet à Giverny

La propriété de Claude Monet à Giverny, refuge du plus célèbre des impressionnistes de 1883 à sa mort en 1926, est un vrai lieu de pèlerinage. Dès les premières floraisons du printemps, les touristes du monde entier se pressent dans son jardin enchanteur garni d’iris bleus, de renoncules jaunes et de pavots d’Orient. Au cœur de ce tableau vivant imaginé par le peintre lui-même, les nénuphars, modèles de ses Nymphéas que les musées du monde entier s’arrachent, flottent sur leur étang bordé de saules pleureurs et sous le petit pont japonais, suspendu comme par magie au-dessus de l’eau… La visite se poursuit à l’intérieur de la maison, où le maître recevait ses amis Berthe Morisot et Gustave Caillebotte, mais aussi dans le musée voisin dédié au mouvement impressionniste. Incontournable !

Le pont japonais dans le jardin de Giverny

Le pont japonais dans le jardin de Giverny

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© Fondation Claude Monet, Giverny / DR

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Fondation Claude Monet

À Giverny, à 75 km de Paris.
À 45 minutes en train depuis la gare Saint-Lazare.

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Musée des Impressionnismes – Giverny

2. Le plus fluvial : l’île des impressionnistes

Au XIXe siècle, l’île fluviale de Chatou, dans les Yvelines, séduit de nombreux Parisiens friands de guinguettes et de canotage, mais aussi les peintres en quête de verdure, de scènes légères et d’effets de lumière à la surface de l’eau. Auguste Renoir, Gustave Caillebotte, Alfred Sisley et Claude Monet y fréquentent la Maison Fournaise, décor du célèbre Déjeuner des canotiers d’Auguste Renoir (1880). Construit en 1844, cet hôtel-guinguette abrite désormais un petit musée et un café-restaurant, idéal pour une pause limonade en bord de Seine. Immortalisé par Auguste Renoir en 1872 puis par André Derain en 1903–1904, le pont ferroviaire n’a, lui non plus, pas bougé. Dans les ateliers Sequana, on admire les coques lustrées des canots en bois de l’époque et une réplique du voilier de Gustave Caillebotte, avant de se laisser glisser sur le fleuve à bord du Dénicheur, dans le sillage des peintres, des hérons et des martins pêcheurs. Idyllique !

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Le restaurant La Maison Fournaise sur l’île des Impressionnistes

Le restaurant La Maison Fournaise sur l’île des Impressionnistes

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© Hemis / Bertrand Rieger

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Ateliers de l’association Sequana à Chatou

La Gare d’Eau – Quai Wattier • 78400 Chatou

Site internet

3. Le plus proche de Paris : l’île de la Grande Jatte

Charmante oasis de verdure située sur la Seine à seulement deux kilomètres de Paris, l’île de la Grande Jatte attirait au XIXe siècle de nombreux promeneurs munis d’ombrelles et de hauts-de-forme. Claude Monet, Alfred Sisley et Vincent van Gogh y plantent leur chevalet, et le pointilliste Georges Seurat lui assure sa renommée en saisissant, avec Un dimanche après-midi à la Grande Jatte (1886), la douceur d’une journée ensoleillée sur ses rives bucoliques. Toujours verdoyantes, ces dernières offrent aujourd’hui une promenade de quatre kilomètres, jalonnée de reproductions de tableaux installées là où ont été peints les originaux. L’occasion de découvrir, bercé par le chant des oiseaux, le « jardin enchanté » du château de Neuilly, romantique à souhait.

Le Temple de L’Amour à Neuilly, île de la Jatte

Le Temple de L’Amour à Neuilly, île de la Jatte

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4. Le plus bourgeois : le domaine de Caillebotte à Yerres

Aucun lieu n’a autant inspiré Gustave Caillebotte que sa luxueuse propriété yerroise, dans l’Essonne. Désormais ouverts au public, sa villa (dont l’intérieur a été soigneusement reconstitué) et son parc de onze hectares comprenant une orangerie, un kiosque oriental et un chalet suisse lui inspirent, entre 1875 et 1878, près de 90 toiles sereines et hors du temps, parmi lesquelles Les JardiniersLe Jardin potagerPérissoires sur l’Yerres et Le Parc à Yerres. Les bords arborés de la rivière et ses eaux d’un vert lumineux n’ont quasiment pas changé depuis que l’artiste, passionné de nautisme, y a peint pêcheurs, baigneurs en maillot rayé, canotiers et avironneurs naviguant sur leurs périssoires. Pour filer dans leur sillage, le parc propose de charmantes balades en barque ou en canoë. À vos pagaies !

Le Casin, maison de Gustave Caillebotte à Yerres

Le Casin, maison de Gustave Caillebotte à Yerres

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Maison Caillebotte – Yerres

5. Le plus riche en visites : Auvers-sur-Oise

L’histoire artistique d’Auvers commence en 1860, lorsque le paysagiste Charles-François Daubigny, précurseur de l’impressionnisme, y amarre son bateau-atelier (le Botin) et s’y installe, bientôt rejoint par d’autres peintres comme Jean-Baptiste Camille Corot, Paul Cézanne et Camille Pissarro, puis Vincent van Gogh, qui y signe de nombreuses toiles en 1890, avant d’y mourir quelques mois plus tard. Dans ce village fleuri où se dresse toujours la Maison du Pendu peinte par Paul Cézanne en 1873, on visite la maison de François Daubigny avant de partir en balade à bord d’une réplique de son bateau. Mais également l’Auberge Ravoux où séjournait Vincent van Gogh (aujourd’hui encore une excellente adresse pour un déjeuner gourmand), l’émouvant cimetière où repose le peintre aux côtés de son frère Théo, le musée Daubigny, le musée de l’Absinthe, la maison du docteur Gachet (médecin et ami de Vincent van Gogh) et le château d’Auvers. À ne pas manquer : les plats raffinés de son restaurant, inspirés de la palette des peintres de plein air. Tout un programme !

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Maison de Van Gogh – Auberge Ravoux

L’établissement est fermé jusqu’à nouvel ordre.

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Château d’Auvers-sur-Oise

Le site de la ville Auvers-sur-Oise

6. Le plus buissonnier : Pontoise

Charmé par son cadre vallonné et la vie simple de ses habitants, Camille Pissarro vit à Pontoise de manière épisodique de 1866 à 1869, avant de s’y installer de 1872 à 1882, d’abord au 16 rue Mallebranche, puis au 26 rue de l’Hermitage. Rejoint par Paul Cézanne et Paul Gauguin, le peintre y représente ses rues et ses passants, son marché aux légumes, les chemins de l’Hermitage et du Chou, les champs et les bords de l’Oise. De nombreux sentiers bordés d’arbustes permettent encore de suivre ses traces, ainsi qu’un musée à son nom, installé dans l’ancien château. Non loin de là, à Maurecourt, se trouve un parcours-promenade dédié à Berthe Morisot qui y peignit, entre 1869 et 1884, une quinzaine de toiles, dont La Chasse aux papillons et Dans le Parc, saisissant librement les vibrations de la lumière dans la verdure. En 1863, cette pionnière de l’impressionnisme avait devancé Camille Pissarro à Pontoise, en louant une ferme dans le quartier du Chou, proche d’Auvers où elle rendait visite aux Daubigny.

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Le musée Camille Pissarro

Le musée Camille Pissarro

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7. Le plus intime : Bougival

Ce paisible village des Yvelines a conquis le cœur de Claude Monet, Camille Pissarro, Berthe Morisot et Alfred Sisley. Les artistes y ont peint les berges de Seine en plein soleil, sous les feuilles d’automne ou couvertes de neige, mais aussi le quai et ses petites maisons blanches reflétées sur le fleuve, le pont, l’écluse et les péniches glissant sur l’eau. Tableaux dont des reproductions ont été installées le long d’une promenade en bord de fleuve, reliant Carrières-sur-Seine à Port-Marly. Au cœur de Bougival se dresse encore le Hameau St-Michel, où vécut Claude Monet dans les années 1860. Sans oublier, au 1 avenue Drionne, la maison où son amie Berthe Morisot peignit une quarantaine de toiles, de 1881 à 1885, dans son jardin étoffé de roses, d’iris et de pivoines – lieu qui deviendra bientôt un musée dédié à l’artiste.

Bord de Seine à Bougival

Bord de Seine à Bougival

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© Isabelle Dupont / Alamy / Hemis

8. Le plus maritime : Honfleur

Située sur l’estuaire de la Seine, la petite ville normande de Honfleur a séduit de nombreux artistes, attirés par son vieux port bordé de maisons étroites aux façades ardoisées, la vue sur la mer et les rues pavées du quartier Sainte-Catherine. De 1824 aux années 1890, Gustave Courbet, Claude Monet, Johan Barthold Jongkind, Eugène Boudin, Jean-Baptiste Camille Corot, Raoul Dufy, Paul Signac, Frédéric Bazille, Georges Seurat et James Whisler y installent tous leur chevalet. On s’y laisse tenter par une crêpe savoureuse, une balade en mer, une visite du musée Eugène Boudin (nommé d’après le peintre honfleurais qui initia Claude Monet à la peinture en plein air en 1858) et une pause à la ferme Saint-Siméon, modeste auberge à colombages où se retrouvaient les peintres pour boire du cidre sous les pommiers. Si la chaumière fait désormais partie d’un hôtel-restaurant de luxe de style « campagne chic », l’ambiance bucolique d’autrefois se laisse deviner…

Quai Sainte-Catherine, Honfleur

Quai Sainte-Catherine, Honfleur

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Musée Eugène Boudin

Le site de la ville de Honfleur

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