« J’ai envie de créer une nouvelle forme d’art, qui serait libérée des préceptes et des conventions habituelles. Je ne ferai que suivre mon intuition. La lumière sera la reine de la fête, elle aura le premier rôle. » Fabuleux destin que celui de Loïe Fuller (1862–1928) ! Disponible sur la plateforme Arte.tv, un passionnant documentaire revient sur son incroyable parcours, de son Midwest natal aux planches de la Ville lumière, où elle a brillé par son audace et sa détermination.
D’abord comédienne, Loïe Fuller a révolutionné l’histoire de la danse en s’imposant comme l’inventrice de la danse serpentine (qu’elle a breveté !) : simplement vêtue d’une ample robe de soie, la danseuse semble onduler sur scène. Le tissu vaporeux se colore au gré de projections lumineuses et accompagne chacun de ses mouvements grâce à de fines baguettes dissimulées dans ses manches, évoquant tantôt le battement des ailes d’un papillon ou l’éclosion d’une fleur.
La « danse du radium » créée avec Marie Curie
Après un triomphe new-yorkais, Loïe Fuller a embrasé la scène des Folies Bergère avant de fonder son propre théâtre, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, puis son école de danse. Elle a aussi échangé avec les esprits les plus éclairés de son temps – Auguste Rodin, Toulouse-Lautrec ou Jean Cocteau – et travaillé avec le concours de Marie Curie à une « danse du radium ».
Une influence durable
Éclairé par des extraits de l’autobiographie de la danseuse, Quinze ans de ma vie (1908), et par de merveilleuses images d’archive, le film donne aussi la parole à ceux qui, aujourd’hui encore, s’inspirent de l’œuvre de « la » Fuller : la créatrice de mode Iris van Herpen, le metteur en scène Robert Wilson ou encore l’artiste sud-africain William Kentridge… Ces témoignages captivants ressuscitent, chacun à leur manière, l’esprit follement audacieux de cette pionnière des avant-gardes qui voulait « sculpter la lumière ».
Loïe Fuller. Danser la lumière
Documentaire réalisé par Zeva Oelbaum et Sabine Krayenbühl
France, 2022
Projection également du documentaire le samedi 16 mars 2024 à 18h à la fondation Jérôme Seydoux-Pathé dans le cadre du festival de la Cinémathèque.