Sur Arte, un docu palpitant retrace l’épopée surréaliste

L’automne sera surréaliste ou ne sera pas ! Le mouvement, qui a vu le jour en 1924 avec la publication du Manifeste d’André Breton, fête cette année son centenaire en grande pompe au Centre Pompidou avec une exposition tentaculaire. À cette occasion, Arte diffuse les dimanches 8 et 15 septembre un documentaire en deux volets de 50 minutes chacun coproduit par le musée (et déjà disponible sur le site de la chaîne).

Réalisé par Sylvain Bergère et écrit avec  Didier Ottinger, co-commissaire de l’exposition « Surréalisme », celui-ci retrace cette épopée artistique révolutionnaire – la plus longue avant-garde du XX^e siècle !

Une révolution artistique et politique

Le film donne à voir et à entendre les principales préoccupations de ces artistes pétris d’idéaux politiques révolutionnaires.

Porté par la voix d’Arthur Teboul, chanteur de Feu! Chatterton et poète, ce vibrant récit revient aux origines du mouvement, né du chaos de la Première Guerre mondiale, et dont les quelque quatre décennies d’existence furent rythmées par quantité de coups d’éclats, de règlements de compte et de scandales.

Illustré par d’innombrables images d’archive et nourri de témoignages audio des principaux acteurs du mouvement (André Breton bien sûr, mais aussi Philippe Soupault, Louis Aragon, André Masson, pour ne citer qu’eux), le film donne à voir et à entendre les principales préoccupations de ces artistes pétris d’idéaux politiques révolutionnaires, bien décidés à dynamiter les canons esthétiques tout comme les avant-gardes qui les ont précédés (en témoigne ce vrai-faux procès burlesque contre Maurice Barrès, condamné par Breton et sa clique pour « crime contre la sûreté de l’esprit »).

Dans la galaxie surréaliste

Bien que largement centré sur la figure ô combien décriée d’André Breton, à l’autoritarisme redoutable, « Révolutions surréalistes » démontre qu’il n’y a pas eu un, mais bien des surréalismes, le mouvement ayant non seulement dépassé les simples frontières de l’Hexagone mais aussi celles du genre, puisque de nombreuses femmes s’y sont aussi illustrées (bien qu’elles furent longtemps éclipsées par leurs pairs masculins). Un aspect que développe aussi largement l’exposition du Centre Pompidou, dont une visite s’impose avant ou après le visionnage de ce documentaire foisonnant !