Réouvertures, biennales, festivals… Quels sont les grands événements culturels les plus attendus de l’année ?

Que nous prépare 2024 ? Le printemps s’ouvrira sur la 5^e édition du festival Normandie impressionniste, concomitante des 150 ans du mouvement et du bicentenaire d’Eugène Boudin. En avril, direction l’Italie pour la 60^e édition de la biennale de Venise.

À Paris, au même moment, le Grand Palais devrait être prêt à recevoir, sous sa nef, quelques épreuves des JO. Après un été sportif, rendez-vous à la biennale de Lyon, afin de renouer avec la création contemporaine. Et pour conclure l’année en beauté, la cathédrale Notre-Dame de Paris rouvrira ses portes au public. Quelle année ! À vos marques…

Les 150 ans de l’impressionnisme célébrés dans toute la France

En 1874, la première exposition impressionniste signait l’acte de naissance d’un des plus grands mouvements de l’histoire de la peinture ! Pour célébrer ce 150^e anniversaire, le musée d’Orsay a vu les choses en grand : il présentera à Paris, dès le 26 mars, « Paris 1874. Inventer l’impressionnisme », assortie d’une expérience en réalité virtuelle, et prêtera également nombre de ses chefs-d’œuvre à trente-quatre institutions partenaires dans toute la France (jusqu’à La Réunion !). Le 22 mars 2024, débutera aussi la 5^e édition du festival Normandie impressionniste, qui se tient tous les trois ou quatre ans dans cette région maintes fois immortalisée par Claude Monet et consorts. Au programme, 150 rendez-vous, dont une moitié d’accrochages dits « historiques » : « Photographier en Normandie (1840–1890). Un dialogue pionnier entre les arts », au Havre ; « L’impressionnisme et la mer », à Giverny ; « James Abbott McNeill Whistler. L’effet papillon », à Rouen. Le reste des expositions a pour têtes d’affiche des artistes contemporains, tel Miguel Chevalier, Zao Wou-Ki, David Hockney, Marc Desgrandchamps ou Joël Andrianomearisoa. La manifestation a bénéficié de 178 prêts, issus de trente-quatre collections nationales, et s’articule autour d’un thème : l’esprit d’invention.

La grand-messe de l’art contemporain : la 60^e édition de la biennale de Venise

Cap sur l’Italie où se prépare la 60^e biennale de Venise, manifestation très attendue du monde de l’art contemporain ! Elle se tiendra du 20 avril au 24 novembre 2024, après une précédente édition qui a battu des records de fréquentation (800 000 billets vendus). Le thème de l’exposition internationale de cette année : « Foreigners Everywhere » (Étrangers partout), nom emprunté à un collectif turinois combattant le racisme. Il s’agira de mettre en avant « les artistes qui sont eux-mêmes étrangers, immigrés, expatriés, diasporiques, émigrés, exilés, réfugiés », dixit Adriano Pedrosa, commissaire de l’événement. Cette approche résonne comme un défi face au Conseil des ministres présidé par Giorgia Meloni, la numéro un de l’extrême droite italienne au pouvoir. La programmation, traditionnellement partagée entre deux lieux – Giardini et l’Arsenal –, s’articule autour d’un volet contemporain, axé sur des productions « queer, outsider et indigènes », et d’une section historique, tournée vers « le modernisme, encore mal connu » de l’Amérique latine, de l’Afrique, du monde arabe et de l’Asie du XX^e siècle. Si la liste définitive des participants ne sera révélée qu’en février, on sait d’ores et déjà que la France sera représentée, après Zineb Sedira, par l’artiste franco-caraïbéen Julien Creuzet.

La réouverture partielle du Grand Palais après métamorphose

Dernière ligne droite pour le Grand Palais, fermé depuis 2021 à l’occasion de travaux ; sa nef doit accueillir les épreuves d’escrime et de taekwondo des Jeux olympiques (26 juillet-11 août 2024). Cette course contre la montre engage près de 750 compagnons appelés à réveiller certaines couleurs, à restaurer des pièces de verre et de pierre, à reconstituer à l’identique des ornements manquants, tels des « pots à feu », vases dont jaillissent des flammes sculptées. D’après François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques, les délais seront tenus. « Au lendemain de Paris 2024, le Grand Palais, qui rouvrira dans sa totalité au printemps 2025, continuera de recevoir tout au long de l’année de nombreux événements culturels, qu’ils soient artistiques ou sportifs, dans un magnifique cadre au cœur de la plus belle ville du monde », indique le site internet de l’institution. Autrement dit, c’est là que se tiendra bien la troisième édition de la foire Paris + par Art Basel. La programmation de 2025 comprendra ensuite des expositions organisées par le Centre Pompidou, qui fermera à son tour l’an prochain jusqu’en 2030 !

Paris dans les frénésie des Jeux olympiques 2024

Ça balance pas mal à Paris qui se prépare à accueillir, entre le 26 juillet et le 11 août 2024, les Jeux olympiques, tradition sportive lancée dans l’Antiquité et ressuscitée par Pierre de Coubertin au XIX^e siècle. Un honneur et un défi (musées et salles de spectacles se demandent déjà s’ils devront fermer leurs portes à cette occasion) pour la Ville lumière qui n’exclut pas la culture, loin de là ! L’événement, qui a toujours récompensé les exploits du corps et de l’esprit, s’assortit d’une Olympiade culturelle rythmée par quelque 2 000 projets partout en France, dont des expositions thématiques, au Palais Galliera (« La Mode en mouvement »), au musée Marmottan Monet (« En jeu ! Les artistes et le sport »), à la Cité de l’architecture et du patrimoine (« Il était une fois les stades »). Quatorze affiches (la moitié pour les épreuves olympiques ; l’autre pour les épreuves paralympiques), soit sept diptyques conçus par autant d’artistes (les Américains Adam Janes et Clotilde Jiménez, ainsi que les Français Gilles Elie, Elsa & Johanna, Fanny Michaëlis, Stéphanie Lacombe et Pierre Seinturier), accompagnent cette programmation.

La réouverture totale de Notre-Dame de Paris

Le monument parisien célébré par Victor Hugo, victime d’un incendie le 15 avril 2019, rouvrira ses portes le 8 décembre 2024 au terme d’un chantier spectaculaire. Le Président Emmanuel Macron s’en réjouissait dans ses vœux de fin d’année, sans pour autant éteindre la polémique en cours : un collectif d’associations et de syndicats écologistes réclame la suspension des travaux et le remplacement du plomb par un matériau moins polluant. Le chef d’État, qui a déjà invité le pape à la future inauguration, a annoncé la réalisation, sur concours, de six vitraux contemporains voués à porter « la marque du XXI^e siècle » (également controversés), ainsi que la création d’un musée consacré à Notre-Dame, cette « fierté nationale », au sein de l’Hôtel-Dieu.

La 17^e édition de la biennale de Lyon sous le signe de l’hospitalité

En septembre, la biennale de Lyon fêtera son 17^e automne, entre le 21 septembre au 5 janvier 2025 et au sein de plusieurs halles industrielles réhabilitées sous le nom de Grandes Locos. Créé en 1991 par Thierry Raspail et Thierry Prat, l’événement avait lieu toutes les années impaires jusqu’à la crise sanitaire. Après Sam Bardaouil et Till Fellrath, c’est au tour d’Alexia Fabre, à la tête de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris depuis janvier 2022, d’enfiler la casquette de commissaire d’exposition. Les questions d’hospitalité et d’accueil seront au cœur de la programmation. « En convoquant des œuvres existantes, en invitant les artistes à en produire de nouvelles, la biennale de Lyon souhaite ouvrir un espace-temps de réflexion pour générer des expériences partagées et vivantes. » À suivre…