Prison avec sursis requise contre quatre agents pénitentiaires jugés après la mort d’un détenu


De la prison avec sursis a été requise mardi 30 novembre au soir à La Rochelle contre quatre des sept agents pénitentiaires de la centrale de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime) comparaissant depuis lundi après la mort d’un détenu dans des circonstances troubles en 2016. Pour les trois autres prévenus, la procureure de la République de La Rochelle Soraya Ahras a demandé la relaxe.

«Ce n’est pas le procès des violences systémiques, c’est beaucoup plus subtil», a-t-elle expliqué. «Les prévenus avaient les œillères professionnelles, ce qui a conduit à une déshumanisation». Selon Soraya Ahras, «c’est une suite d’erreurs d’appréciation et une multiplication d’erreurs de jugement» qui, le 9 août 2016 sur l’île de Ré, a conduit à la mort de Sambaly Diabaté, 33 ans, détenu d’origine malienne condamné en 2012 à 13 ans de réclusion criminelle pour viol aggravé.

Alors qu’il s’opposait à son transfert vers le quartier disciplinaire, le prisonnier, signalé par le personnel pénitentiaire comme agité et se disant «menacé» et «envoûté», avait mordu un gardien avant d’être bâillonné, menotté et d’avoir les pieds entravés par de l’adhésif. Un ou plusieurs agents l’avaient maintenu face contre terre en faisant pression sur son corps. Des expertises médico-légales ont conclu que sa mort était due à «une asphyxie mécanique multifactorielle», combinant une suffocation oro-faciale provoquée par la serviette éponge servant de bâillon, une altération de la mécanique respiratoire et une compression thoracique.

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Les avocats de la famille Diabaté, Mes Julie Castaing et Maxime Gouache, ont demandé la requalification des faits en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, passibles de la cour d’assises, ou que le tribunal se déclare incompétent. «Tout a merdé», a lancé Me Gouache aux juges. «Ayez le courage de prendre les bonnes décisions». Le procès se termine mercredi par les plaidoiries de la défense.



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