On a testé l’expérience de réalité virtuelle « Un soir avec les impressionnistes » au musée d’Orsay

Enfilez un casque de réalité virtuelle et préparez-vous à un voyage extraordinaire 150 ans en arrière ! Partir à la rencontre des impressionnistes, au cœur de la naissance de ce mouvement révolutionnaire, telle est la promesse de l’expérience en réalité virtuelle qui accompagne l’exposition « Paris 1874 – Inventer l’impressionnisme au musée d’Orsay ». La balade va s’avérer très émouvante…

Nous sommes le soir du 15 avril 1874. Derrière vous, l’Opéra Garnier, flambant neuf. Les élégantes et les dandys déambulent… Les fers des chevaux, tirant les fiacres, claquent sur le pavé, il ne manque plus que les odeurs de crottin ! On s’y croirait. Surgit votre guide, nommée Rose, en robe à crinoline bleue telle La Parisienne de Renoir (1874). Suivez la, le boulevard des Capucines où se tient la première exposition impressionniste.

Rencontrez les artistes

Petit point technique : aucune crainte de se cogner en approchant d’un mur, un quadrillage rouge apparaît. Les autres visiteurs de l’espace, qui peut accueillir jusqu’à 80 personnes, vous sont signalés par une silhouette. On peut bien sûr profiter de cette expérience à plusieurs, vos amis étant identifiés.

Pénétrons dans l’atelier de Nadar, soit une enfilade de petites pièces tendues de tissu rouge. Aux murs, on contemple des dizaines de tableaux, ceux des 31 artistes exposés : en s’appuyant sur les sources disponibles, l’accrochage a été reconstitué le plus fidèlement possible. Surprise ! Les artistes sont là : Claude Monet, Edgar Degas, Camille Pissarro, Paul Cézanne, Berthe Morisot, sans oublier leur marchand Paul Durand-Ruel. Tour à tour, en empruntant un ascenseur virtuel – sensations garanties (waouh, on a l’impression de monter !) – ils vont vous présenter leurs tableaux.

L’émotion ne s’arrête pas là. Car l’expérience nous entraîne ensuite aux sources du mouvement, nous faisant entrer dans l’atelier de Frédéric Bazille, mort prématurément à 28 ans, pendant la guerre franco-prussienne de 1870 : c’est là qu’a germé l’idée d’exposer hors des circuits officiels. On vous fait visiter d’ailleurs, dans l’immense palais de l’Industrie, cet écrasant Salon qui refuse systématiquement le pauvre Renoir…

Jusqu’en Normandie

Prenons le train Gare Saint-Lazare ! Entre les fumées des locomotives à vapeur et les voyageurs chargés de malles, on se croirait plongés dans un tableau de Manet… À Bougival, c’est la fête sur les guinguettes, où l’on boit un petit blanc, tandis que d’autres se baignent. Claude Monet et Pierre-Auguste Renoir devisent sur l’art tout en travaillant à leurs chevalets, derrière lesquels on a le bonheur de pouvoir se glisser. La lumière est splendide, l’atmosphère est joyeuse.

On en prend décidément plein les yeux. Surtout en rejoignant le balcon de Monet, qui embrasse le port du Havre sous un soleil rougeoyant. Le maître est en train de peindre le tableau manifeste du mouvement : Impression, Soleil Levant. Le panorama est époustouflant… En apothéose, votre visite en réalité virtuelle se termine sur les toits de Paris… par (et avec) un feu d’artifices ! On adore ! Sur les falaises d’Étretat, en Normandie, où l’impressionnisme prit sa source, même le générique de fin vous transporte… Un impressionnisme impressionnant !