Normandie – Naufrage du chalutier Breiz : 5 personnes jugées au Havre – Viticulture, Pêche et aquaculture


Cinq personnes, dont un bénévole des sauveteurs en mer de la SNSM, comparaissent à partir de mardi au Havre après le naufrage du chalutier Breiz lors de son remorquage le 14 janvier 2021, au cours duquel trois marins avaient péri.

Parmi les cinq prévenus figure le capitaine du canot de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) sorti porter secours au coquillier, un chalutier pêchant la coquille Saint-Jacques. Il est poursuivi pour négligence et faux dans un document de bord, et son renvoi devant un tribunal correctionnel avait choqué les quelque 9 000 bénévoles de la SNSM selon son avocat.

Seront aussi jugés le co-armateur du navire, deux fonctionnaires de la DDTM (Direction Départementale des territoires et de la Mer) et un expert maritime, pour homicide involontaire.

Construit en 1979, le Breiz avait connu des problèmes de stabilité, d’étanchéité, et d’appareil à gouverner dans les mois précédant le naufrage. Venu de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), l’équipage du Breiz, trois jeunes marins âgés de 19 à 27 ans, avait demandé de l’aide au large de Port-en-Bessin (Calvados) en raison d’une avarie de barre dans l’après-midi du 14 janvier.

Un équipage de la SNSM de Ouistreham avait remorqué le chalutier, alourdi par une marée de pêche à la coquille, dans des vagues de plus d’un mètre jusqu’à son naufrage en pleine nuit, à quelques milles au large de Lion-sur-mer en direction du port de Ouistreham.

Les corps des victimes, deux frères matelots et le patron, co-armateur du bateau, avaient été retrouvés le lendemain dans le navire par des plongeurs de la gendarmerie.

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Selon un rapport du BEA mer « l’alourdissement du Breiz par des paquets de mer et le surpoids » de la pêche ainsi qu’une « trop forte gîte » ont « très probablement provoqué » le chavirement du navire.

Le remorquage a pu « le faire gîter brutalement » et, « ni l’armateur ni les procédures administratives » de contrôle « n’ont fait obstacle » à l’embarquement d’un équipage inexpérimenté sur ce « vieux » navire.

« Les sauveteurs sont des gens de mer, mon client est dévasté » a déclaré à l’AFP l’avocat de la SNSM, Gildas Rostain, qui défendra le bénévole. « On lui reproche de la précipitation, nous allons démontrer que l’obligation de soin raisonnable que l’on attend des sauveteurs en mer a été remplie » a-t-il ajouté.

L’armateur du navire vit « très mal » la situation selon son avocate Isabelle Jarry, « il n’avait conservé 51% des parts du navire que pour permettre au patron, auquel il était très attaché, de conserver une licence de pêche ».

Aline Lebret, qui défend une fonctionnaire, plaidera la relaxe et a regretté « deux ans d’enquête sans débat contradictoire et des gardes à vue sans avocats ». Le procès doit durer quatre jours.



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