L’or a atteint mercredi son plus haut niveau depuis mi-juin, galvanisé par la poussée de l’inflation aux États-Unis qui pousse les investisseurs vers la valeur refuge.
Le coût de l’once d’or a atteint mercredi 1 868,68 dollars, repassant au dessus de 1 850 dollars pour la première fois depuis cinq mois. « L’or devrait rester soutenu tant que les craintes d’inflation dominent sur le marché », commente Han Tan, analyste chez Exinity.
Le métal jaune est perçu comme un moyen de se préserver de la hausse des prix. Mais comme celui de l’or est plus ou moins à l’équilibre sur six mois, alors même que les craintes d’inflation dominent, « la performance de du métal jaune ne présage rien de bon pour son futur », estiment les analystes de Société Générale.
Selon eux, le métal devrait rester recherché tant que les banques centrales conservent leurs politiques monétaires souples, mais pourrait reculer au fur et à mesure que la situation se normalise.
À plus court terme, sur les deux dernières séances, l’or s’est éloigné de son sommet de mercredi, en raison de la « corrélation inversée avec le dollar américain », note Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
La hausse du billet vert, devise de référence pour les échanges aurifères mondiaux, rend le coût de l’or plus élevé pour les acheteurs utilisant d’autres monnaies.
Vers 16h40 GMT (17h40 à Paris), l’once d’or valait 1 836,29 dollars, contre 1 818,35 dollars la semaine précédente en fin d’échanges.
L’aluminium revigoré
Le cours de l’aluminium a progressé cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), soutenu par les inquiétudes qui pèsent toujours sur l’offre, notamment en Chine. L’aluminium est en passe de réaliser son premier gain hebdomadaire en quatre semaines. « Le regain d’inquiétude du côté de l’offre a donné un coup de fouet au prix de l’aluminium », explique Daniel Briesemann, de Commerzbank.
L’analyste s’appuie sur un rapport de S&P Global Platts ne signalant « pas de signe de remise en service des usines précédemment arrêtées » dans le pays mais aussi « une production potentiellement réduite en début d’année prochaine afin de garantir un air aussi pur que possible pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin », prévus en février.
Les prix élevés de l’électricité en Chine forcent depuis plusieurs mois les fonderies à limiter leur production, un motif de tension pour le marché. Les prix à la production dans le pays ont d’ailleurs progressé en octobre à un niveau inédit en 26 ans, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
Sur le LME, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2 701,50 dollars vendredi à 16h40 GMT (17h40 à Paris), contre 2 556,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.
Records du café
Le cours du café robusta évoluait vendredi à un niveau plus vu depuis dix ans, montant temporairement à 2 313 dollars la tonne du fait de la forte demande et des problèmes logistiques au Vietnam.
« Les approvisionnements depuis le Vietnam sont particulièrement difficiles cette année », commente Warren Patterson, de ING, « les restrictions liées au Covid-19 et les pénuries de conteneurs, qui ont entraîné des taux de fret élevés, ayant pesé sur les exportations » du pays d’Asie du Sud-est.
Le cours du robusta est également tiré vers le haut par son cousin l’arabica, qui retrouvait vendredi à 223,70 cents la livre un niveau de prix plus atteint depuis sept ans, en octobre 2014.
Ce sont cette fois-ci les conditions météorologiques extrêmes qui sont pointées du doigt : le Brésil, premier producteur, a dû faire face « non seulement à un épisode de gel cette année mais aussi à une sécheresse », rappelle M. Patterson.
L’analyste « craint que de grandes surfaces de caféiers aient été endommagées, ce qui aura un impact sur la production la saison prochaine ». Le cours du robusta a augmenté de plus de 65 % depuis le début de l’année, celui de l’arabica de plus de 70 %.
Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2 309 dollars vendredi à 16h25 G T (17h25 à Paris), contre 2 181 dollars vendredi dernier à la clôture. Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait dans le même temps 223,60 cents, contre 206,40 cents sept jours auparavant.