les «Dalton», spécialisés dans les rodéos urbains, continuent leurs provocations


Le groupe exige la libération de l’un des leurs en échange d’une «trêve» avec la police. Ils refusent en revanche d’arrêter les rodéos sur le périphérique.

Après les rodéos urbains et les envahissements de stade, le collectif de rappeurs lyonnais Les Dalton s’illustrent par de nouvelles provocations. Ils proposent une «trêve» aux forces de l’ordre, en échange de la libération de l’un des leurs.

Un duo avec Angèle

Dans une interview accordée à nos confrères de l’AFP vendredi, l’un des représentants du collectif issu des cités du 8ème arrondissement de Lyon a affirmé, masqué : «les rodéos sauvages dans les rues piétonnes ça s’arrête, on est désolés, on n’est pas là pour faire peur à la population, on s’y est mal pris, mais par contre les rodéos sur le périphérique ça ne s’arrêtera pas tant qu’on n’aura pas décidé d’arrêter.»

Ils se disent «prêts à faire une trêve avec les forces de l’ordre», mais exigent en retour des demandes absurdes : «la seule chose qu’on demande c’est la libération de Many-GT rapidement parce qu’il a déjà purgé une bonne partie de sa peine, et un ‘feat’ avec Angèle  la chanteuse.»

Deux des rappeurs du collectif sont actuellement sous les verrous: l’un attend en préventive un procès prévu fin novembre pour une action qui s’était soldée par une trentaine d’interpellations le 23 octobre tandis que leur leader, Many-GT, 30 ans, a été condamné fin août à neuf mois de prison ferme pour sa participation à des rodéos organisés pour le tournage d’un clip du groupe.

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«On connaît la prison, ça ne fait peur à aucun Dalton», s’est vanté le représentant du collectif. «Les Dalton, c’est une famille qui grandit de jour en jour, ils en attrapent un, ça en excite dix, c’est exponentiel».

Jeudi soir, deux spectateurs portant le costume rayé des méchants bandits que combat le gentil cow-boy Lucky Luke dans les albums du dessinateur belge Morris, ont fait irruption lors du match de football OL-Sparta Prague. Provoquant quelques minutes d’interruption, ils sont rapidement interpellés sous les sifflets des spectateurs. L’action a été diffusée en live sur le compte instagram @daltons_69, principal relais des coups d’éclat du collectif lyonnais qui a déjà connu des interpellations et des sanctions judiciaires.

Le «retour des racailles»

Ces images, applaudies par leurs abonnés, ont suscité sur les réseaux sociaux des cascades de messages de protestation contre le «retour des racailles» ou le «bras d’honneur à la justice de notre pays». «C’est pour faire parler de nous, on aime ça, c’est le jeu du chat et de la souris avec les policiers», a reconnu le représentant du collectif.

Les deux trouble-fêtes du match, un mineur de 15 ans et un jeune de 20 ans originaires de la Loire, disent avoir agi pour faire un «clin d’œil» aux Dalton mais ne se revendiquent pas comme membres du groupe, a indiqué le Parquet de Lyon. Le mineur sera convoqué en décembre devant un juge des enfants à Saint-Etienne, tandis que son comparse a écopé d’une peine de 60 «jours-amendes» à 10 euros (peine alternative à une peine d’emprisonnement imposant au condamné de payer une amende totale de 600 euros sous peine d’être incarcéré pendant deux mois) avec interdiction de stade pendant 6 mois, selon la même source.

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Provoquer «Lucky Luke»

L’Olympique Lyonnais a par ailleurs déposé plainte «comme après chaque incident», a rappelé Xavier Pierrot, le directeur général adjoint de l’OL. L’envahissement de terrain fait suite à une série d’actions destinées à provoquer «Lucky Luke», terme générique utilisé par les Dalton pour désigner les autorités qui, de leur côté, font tout pour les stopper.

Mercredi, un jeune de 19 ans a ainsi été condamné à huit mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour un rodéo urbain organisé le 29 octobre place Bellecour, au cœur du centre-ville et diffusé en direct sur Instagram. Sa peine a été assortie d’un sursis probatoire pendant une durée de deux ans, avec obligation de travailler, obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière, et une interdiction de conduire des motos.





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