Malgré le succès du premier opus, la bande du Splendid a été réticente à rempiler pour cette suite devenue culte. Explications.
Le producteur ne souhaite pas perdre de temps et parier sur la grandissante notoriété de la bande du Splendid. Cependant, les membres de la troupe ne sont pas vraiment en joie à l’idée de rempiler. Ils se montrent réticents. Michel Blanc en particulier ne veut absolument pas remettre le couvert. Pour l’acteur, faire une suite des Bronzés serait “vulgaire”. Finalement, devant l’enthousiasme et l’insistance d’Yves Rousset-Rouard, le Splendid finit par céder. Ils acceptent de tourner Les Bronzés font du ski.
Toutefois, Michel Blanc n’en démord pas, l’idée ne lui plaît pas. Pour ne pas briser la cohésion de la troupe, il accepte malgré tout de signer pour reprendre son rôle de Jean-Claude Dusse. Il y pose une condition : ne pas participer à l’écriture du scénario, préférant laisser ce travail à ses camarades et se concentrer sur son jeu d’acteur, épaulé par le réalisateur Patrice Leconte.
“À partir du moment où je n’étais pas co-auteur, j’ai estimé que je n’avais pas à discuter avec mes camarades de la manière de jouer mon texte, mais avec le metteur en scène puisque je ne devenais qu’un simple exécutant. Et les autres l’ont pris comme si je la jouais perso. Ils se demandaient si je n’essayais pas de tirer la couverture à moi, alors que j’allais voir directement Patrice Leconte pour avoir son avis. Il y a eu une ambiance relativement de chiottes entre nous. On s’est même engueulés une fois Thierry Lhermitte et moi. Il a été très froid, mais il n’y a pas eu de fâcherie. On a malgré tout fait le film jusqu’au bout”, confie Michel Blanc.
Pour le reste de l’équipe, l’écriture des Bronzés font du ski se fait sans grand enthousiasme. Ils ne mettent un grand coeur à l’ouvrage, allant même jusqu’à recycler un gag de leur pièce Le Père Noël est une ordure, celui de la dégustation d’une liqueur imbuvable (malgré tout devenu culte). “L’idée d’une suite nous emballait moyen”, révèle Gérard Jugnot. “On a peut-être légèrement pris nos personnages en grippe, on y a mis moins de tendresse, comme si on voulait s’en débarrasser. De fait, le film est plus cruel. Cela dit, avec le recul, c’est aussi sa force comique”, ajoute le comédien.
Sources : Michel Blanc sur un malentendu d’Alexandre Raveleau, Hors Collection.
Le Père Noël est une ordure Splendid de Christophe Narbonne et Sophie Benamon, Première Classics n10, janvier – mars 2020.