SONDAGE – Une majorité de sympathisants LR et RN lui fait toutefois crédit de son diagnostic, qu’ils jugent réaliste.
La déclaration de candidature d’Éric Zemmour suffira-t-elle à lui redonner du souffle ? Mardi, le polémiste a officialisé, dans une vidéo diffusée sur YouTube, son entrée dans la course à l’Élysée. Sur le plateau du 20H de TF1, l’ancien journaliste s’est ensuite prêté à l’exercice traditionnel du grand oral télévisé. Selon une étude Odoxa-Backbone Consulting réalisée pour Le Figaro, le double format a majoritairement touché les Français, sans toutefois les convaincre pour autant.
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Qu’ils l’aient suivi en direct, ou qu’ils en aient entendu parler, 86% des Français ont été exposés à l’intervention d’Éric Zemmour. Mais pour une large partie d’entre eux (70%), c’est un début de campagne «raté». Le constat est d’ailleurs partagé y compris par les populations électorales ciblées par l’essayiste, que ce soit du côté des sympathisants Les Républicains (67%) ou de ceux du Rassemblement national (53%).
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Le constat est partagé, pas les idées
Le personnage lui-même agit comme un repoussoir pour une partie de l’opinion. La moitié (51%) des Français exprime ainsi un rejet, et un quart (26%) fait part d’une indifférence. Seuls 9% le soutiennent et 14% éprouvent de la sympathie pour lui. Des chiffres en baisse, comme le relève l’institut.
Les points phares d’Éric Zemmour recueillent tout de même de bonnes opinions. Son constat sur la réalité de la France séduit 4 Français sur 10 et parle particulièrement aux sympathisants LR (68%) et RN (71%). Mais ces derniers demeurent plus partagés sur les idées du candidat : 48% les trouvent bonnes, 51% pensent le contraire. Surtout, ils ne le voient pas à l’Élysée et ne lui reconnaissent pas la stature d’un président de la République – 79% pour les sympathisants LR ; 54% pour les sympathisants RN.
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«Pour Éric Zemmour, le défi est bien là : dans l’imaginaire collectif (et surtout dans celui des Français de droite) passer de “celui qui dénonce” à “celui qui agit”», souligne ainsi Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa. «Il faudra pour cela qu’il puisse parler de tous les sujets, en particulier ceux qui préoccupent le plus les Français», complète-t-elle.
Selon la spécialiste, cette observation s’applique également à Marine Le Pen, encore «rejetée par la grande majorité de la population». Un quart seulement des Français la croit capable de gagner le scrutin, et 23% l’estiment en capacité de diriger la France. «L’annonce de la candidature d’Éric Zemmour lui fait même perdre du terrain sur les deux aspects», relève Céline Bracq.
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La prétendante RN, en lice pour la troisième fois, jouit toutefois d’une meilleure image que le polémiste, considéré comme nettement moins capable de diriger la France (12%).
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