La journée internationale de la femme rurale est l’occasion de donner quelques éléments de réponse. En 2021, d’après la Commission, un tiers des fermes de l’UE sont pilotées par des agricultrices. Des chiffres variant fortement selon les pays. Rappelons qu’en France, 25 % des entreprises agricoles sont gérées par des exploitantes ou co-exploitantes et que 62 % des agricultrices sont cheffes d’exploitation, co-exploitantes ou associées.
Et si nous profitions de la journée internationale de la femme rurale pour partager quelques chiffres sur les agricultrices dans l’Union européenne ?
Elles gèrent un tiers des fermes
C’est ce qu’affiche la Commission en 2021. Toutefois, les différences sont énormes d’un État membre à l’autre puisque ce chiffre atteint près 45 % en Lituanie et Lettonie (dans les Pays de l’Est, les exploitations sont souvent dirigées par des femmes), contre seulement 8 et 5 % au Danemark et aux Pays-Bas.
De fortes disparités entre pays.
Part de cheffes d’exploitation par État membre (chiffres de 2016) :
Elles représentent 30 % de la main-d’œuvre
Dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, les femmes comptent pour 30 % de la main-d’œuvre totale, avec des écarts là encore très importants entre pays : 40 % en Autriche par exemple versus 15 % en Irlande. Malgré une progression notable, le taux d’emploi des femmes rurales dans l’UE demeure plus faible que celui de leurs homologues masculins. De même que leurs revenus agricoles, et ce dans l’ensemble des États membres.
Seules 4,2 % ont moins de 35 ans
Par ailleurs, seules 4,2 % des cheffes d’exploitation sont âgées de moins de 35 ans et 42 % ont plus de 65 ans (29,2 % pour les agriculteurs), ce qui laisse présager une baisse du pourcentage d’agricultrices dans les prochaines années.
À titre de comparaison, en France : 32 % des actifs agricoles et un quart des exploitants sont des femmes. 25 % des entreprises agricoles sont pilotées par des femmes, une proportion qui passe à 40 % pour les créations. 62 % des agricultrices sont cheffes d’exploitation, co-exploitantes ou associées.
Un soutien renforcé dans la Pac 2023-2027
Bruxelles a donc décidé d’accompagner davantage l’installation des femmes en agriculture dans l’UE, à travers des fonds de développement rural. La Commission rappelle d’ailleurs que « l’égalité entre les hommes/femmes est un principe fondamental de l’Union européenne, dans tous les secteurs de l’économie ». Ainsi, l’une des priorités qu’elle s’est fixées, pour la programmation de la Pac 2023-2027, est de favoriser « la participation des femmes au développement socio-économique des zones rurales, avec une attention particulière portée au monde agricole ».
Cela fait même l’objet d’un « objectif spécifique, le numéro 8 », indique-t-elle sur le site internet de la Pac de la Commission européenne. Une première dans l’histoire de la politique agricole commune. » Concrètement, chaque État membre doit faire un état des lieux de « la situation des femmes dans l’agriculture et les zones rurales », dans l’optique d’intégrer des mesures dans leurs plans stratégiques.
Par exemple pour :
- développer les infrastructures et les services ;
- encourager la création d’emplois pour les femmes ;
- faciliter leur accès à la terre (les productrices européennes cultivent en moyenne un peu moins de 6 ha, la moitié de la surface qu’exploite un producteur), aux moyens de production et à l’emprunt ;
- renforcer leur pouvoir décisionnel.
Pour lever ces freins particuliers que connaissent les agricultrices, Nabila Gain-Nachi, référente égalité/parité à la chambre d’agriculture de Bretagne, propose même la mise en place d’une aide à l’installation différenciée.
Le principe de « conditionnalité sociale » de la nouvelle Pac, qui prévoit des pénalités financières pour les agriculteurs employeurs de main-d’œuvre ne respectant pas la législation, devrait, lui, contribuer à l’amélioration des conditions de travail des salariées agricoles.