Alphonse Mucha ? Non, Jane Atché ! Née à Toulouse en 1872, Jeanne Atché est l’une des affichistes les plus importantes de la Belle Époque. De nombreuses zones d’ombre subsistent quant à sa vie personnelle… On sait néanmoins qu’elle s’est installée à Paris au début des années 1890, moment auquel elle a anglicisé son nom et s’est fait appeler Jane. Formée à l’Académie Julian, elle se fait connaître du public en exposant une affiche pour la marque de papier à cigarette Job, dans un pur esprit Art nouveau. Sa popularité explose. Dès lors, elle expose régulièrement ses gravures et lithographies au Salon. Elle travaille pour la réclame et met son art au service de restaurants, dont elle dessine les menus, ou de marques de chocolat. Elle collabore aussi régulièrement avec le monde de l’édition et réalise les illustrations de contes et nouvelles publiés dans la revue pour petites filles La Poupée modèle. Membre de la Société des artistes français, elle expose des peintures au salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, avant de s’effacer progressivement de la scène artistique à partir des années 1910.
Son œuvre
Femmes contemplatives ou romantiques, arabesques, éléments végétaux… L’œuvre de Jane Atché s’inscrit pleinement dans le courant Art nouveau et résonne particulièrement avec celle d’Alphonse Mucha qui signera également, quelques années après elle, des publicités emblématiques pour la marque Job. Au début des années 1900, Jane Atché se tourne vers le symbolisme et opte pour des sujets religieux. En parallèle, elle continue de dessiner des portraits de femmes et d’enfants. À partir de ses nombreux croquis, elle réalise un ensemble remarquable de 12 cartes postales signées « Jal » sur le thème des jeux enfantins. Malgré sa carrière fulgurante (une dizaine d’années à peine), Jane Atché a continué à créer jusqu’à la fin de sa vie.
Où la voir ?
Nombre d’œuvres de Jane Atché se trouvent au musée du Pays rabastinois à Rabastens, d’où est originaire sa famille. Y sont notamment conservés ses affiches pour Job (vers 1889) ainsi qu’un délicat Autoportrait au chapeau (1909), exécuté au pastel. La BnF possède, quant à elle, quelques lithographies, dont Le Gui et Le Houx (1899).
Musée du Pays Rabastinois
2 Rue Amédée Clausade • 81800 Rabastens
musees-occitanie.fr