
1. Le plat de résistance : les 160 stands de la Fiac
Depuis quelques mois, la Tour Eiffel veille sur son nouveau voisin, conçu par l’architecte Jean-Michel Wilmotte et qui vaut en lui-même le coup d’œil : le Grand Palais éphémère et son architecture modulaire (dont les 44 arches monumentales ont été assemblées en trois mois seulement !) accueilleront les 160 et quelques stands de la Fiac, qui a réussi à réunir 25 nationalités différentes pour cette édition sous Covid-19. Un quasi-retour à la normale (en 2019, la Fiac comptait 199 galeries venues de 29 pays), qui va de pair avec une extension en ligne héritée du confinement : les « online viewing rooms » de la Fiac, qui avaient remplacé la foire de 2020, se poursuivent et réuniront en plus des 160 galeries présentes une cinquantaine d’autres, sur une plateforme conçue par Artlogic.
Les habitués du Grand Palais s’interrogeront : que devient ici le secteur Lafayette, dédié à la scène émergente, et comment s’organise la Fiac dans ce nouveau bâtiment ? Tout simplement en deux secteurs, tous au même niveau – le Grand Palais éphémère ne disposant pas d’étage : l’un « général », l’autre consacré aux « jeunes galeries » (dix stands). Le design (cinq) et les éditions (neuf) sont également mis en avant. Une trentaine de solo shows et de duos permettront de découvrir en profondeur le travail de Paul Maheke chez Sultana, de Nora Kapfer chez Édouard Montassut ou encore de Lubos Plny chez Christian Berst. Que le spectacle commence !

Face à la Tour Eiffel, le Grand Palais éphémère
Du 21 octobre 2021 au 24 octobre 2021
Grand Palais Ephémère • Avenue Pierre Loti • 75007 Paris
www.grandpalais.fr
2. Quand la Fiac s’échappe du Champ de Mars
Heureusement pour les petites bourses qui ne peuvent s’acquitter de ses 40 euros d’entrée, la Fiac s’étend comme chaque année dans Paris, avec des œuvres réparties entre l’espace public du jardin des Tuileries et de la place Vendôme, et le musée national Eugène Delacroix. Le premier est un véritable vivier d’œuvres d’art, dont certaines sont inédites ou créées in situ, et signées de 24 artistes dont Lilian Bourgeat, Abdul Rahman Katanani, Angelika Markul, Marion Verboom… La place Vendôme collabore quant à elle avec la galerie Gagosian, qui inaugure un tout nouvel espace à deux pas, rue de Castiglione, et présente un chef-d’œuvre d’Alexander Calder. Quant au musée Delacroix, il ouvre ses portes à un jeune artiste dans le vent, portraitiste affûté de la jeunesse d’aujourd’hui et auteur de la dernière affiche du tournoi de Roland-Garros : Jean Claracq.

Alexander Calder, « Flying Dragon », installé place Vendôme, 1975
Tôle, boulons et peinture • 910 × 1710 × 660 cm • © 2021 Calder Foundation, New York / Artists Rights Society (ARS), New York / photo : Julien de Rosa / AFP
Jardin des Tuileries, Place Vendôme, musée national Eugène Delacroix…
3. À vos marques, prêts… C’est le marathon des foires !
Comme chaque année, de nombreuses foires se tiennent parallèlement à la Fiac. Les amateurs d’art émergent se rueront à Paris Internationale, curatée par Anissa Touati et qui investit un immeuble bourgeois de l’avenue Victor Hugo (après avoir, l’an dernier, élu domicile dans un magasin désaffecté du 9e arrondissement). Aux 35 galeries venues du monde entier – toutes présentant des solo-shows ou des duos – s’ajoutent quelques lieux alternatifs, comme Selebe Yoon à Dakar. Toujours dans les beaux quartiers, les curieux pourront répondre au rendez-vous intimiste proposé par Private Choice, qui glisse œuvres et objets de design dans un luxueux appartement de l’avenue Franklin Roosvelt. Avec, en vrac : Liu Bolin, Ronan et Erwan Bouroullec, Constance Guisset, Vera Molnár, Barthélémy Toguo.
À côté du Grand Palais (en travaux, donc), deux foires occuperont les Champs-Élysées : la toute nouvelle Moderne Art Fair, à la sélection éclectique d’art moderne et contemporain. Avenue Hoche, Asia Now mettra en lumière les scènes artistiques asiatiques, avec un focus sur les artistes iraniens, et deux expositions collectives respectivement curatées par Nicolas Bourriaud et par Kathy Alliou (cette dernière se concentrant sur l’art vidéo). À ne (surtout) pas manquer également : le Salon de Montrouge, dont le calendrier décalé tombe à pic !

Vue sur la 10ème édition de Private Choice, 2021
© Theo Baulig / Liu Bolin / Neolithique / DAS Studio / Jean-Michel Othoniel / Uchronia / Tawla / Southway Studio / Rero / StudioCampana / KatiaJacquet/ Binome / Vladimir Velickovic / Lionel Sabatté / Michael Koska
Metro Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris
du 18 octobre au 24 octobre
Champs Élysées, de la Place Clemenceau à la Place de la Concorde, 75008 Paris
du 21 octobre au 25 octobre
9 avenue Hoche, 75008 Paris
du 21 octobre au 24 octobre
Le Beffroi, 2 Place Emile Cresp, 92120 Montrouge
du 22 octobre au 31 octobre 2021
4. Projections, performances, festivals…
La semaine de l’art se vit en mouvement. Preuve en est avec ces deux programmes de la Fiac, Parades for Fiac et Conversation room. Le premier est un festival de performances qui se tient dans différentes institutions parisiennes : on retrouvera Matthew Barney le 22 octobre au musée du Louvre, Gerard & Kelly le 23 à la Bourse de Commerce, Ayaka Nakama les 23 et 24 et Davide-Christelle Sanvee les 21 et 22 au Centre Pompidou. Nos coups de cœur ? L’avant-première du film Memoria d’Apichatpong Weerasethakul le 24 à la Bourse de Commerce et la performance Songs de Martha Wilson le 22 au Centre Pompidou. Au Grand Palais éphémère, les conférences de Conversation room interrogeront la transition écologique de la culture (le 22 à 10 heures), ou discuteront du prochain pavillon de la Biennale de Venise avec l’artiste Zineb Sedira (le 23 à 11 heures).
Et ailleurs ? Au Centre Pompidou, le festival Move, qui se tient depuis le 8 octobre et jusqu’au 24, se concentre sur les différentes facettes de la performance contemporaine. À l’école des Beaux-Arts de Paris, on pourra « penser le présent » avec l’artiste David Douard le jeudi 21. Au Palais de Tokyo, Anne Imhof met durant quatre jours sa grande carte blanche Natures mortes en corps et en mouvements. Quant au Carreau du Temple, il projettera du 21 au 27 La collection qui n’existait pas, passionnant documentaire de Joachim Olender autour du collectionneur d’art conceptuel Herman Daled (1930–2020).

Gerard & Kelly, Projection du film « Panorama » le 23 octobre à la Bourse de Commerce, 2021
Vidéo HD, couleur, son • 22 minutes • © ADAGP, Paris, 2021
au Centre Pompidou et à la Bourse de Commerce
au Grand Palais éphémère et sur les Fiac online viewing rooms
au Centre Pompidou, Place Georges Pompidou, 75004 paris
du 8 octobre au 24 octobre
Penser le Présent avec David Douard
aux Beaux-Arts de Paris, Amphithéâtre des Loges, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris
le jeudi 28 octobre à 19h
Anne Imhof, Natures Mortes : performance
au Palais de Tokyo, 13 Avenue du Président Wilson, 75016 Paris
du 21 octobre au 24 octobre entre 18h et 22h
Projection : « La collection qui n’existait pas » de Joachim Olender
Carreau du temple, 2 rue Perré, 75003 Paris
du 21 au 27 octobre 2021
5. L’art se faufile partout, partout, partout
La course continue ! Tentés par un petit tour du côté de la Défense ? La Société Générale ouvre ses locaux à une exposition de 14 jeunes artistes issus des Beaux-Arts de Paris, en dialogue avec des œuvres de sa collection. Non loin, à la fondation Louis Vuitton, Bianca Bondi déploie son paysage mutant, sonore et olfactif. À la Maison Guerlain, avenue des Champs-Élysées, les flacons de parfum et les rouges à lèvres laissent place à un parcours intitulé Quand la matière devient art, qui réunit des plasticiens aussi divers qu’Ana Silva, Wim Delvoye, César ou Dana-Fiona Armour. Non loin de là, Iván Navarro investit le très chic hôtel Peninsula – l’occasion d’y jeter un œil curieux ! Au Petit Palais, Jean-Michel Othoniel fait des siennes et dialogue magistralement avec les ornements de l’architecture. Passez la Seine, et découvrez aux Beaux-Arts de Paris le travail de Leonor Antunes, invitée par le Festival d’Automne. Puis, enfin, vous aurez bien mérité une petite pause… Avant d’attaquer du côté des galeries ?

Jean-Michel Othoniel envahit le Petit Palais avec son exposition « Le Théorème de Narcisse »
« Transport commun »
à la Société Générale, Tours Société Générale, 17 cours Valmy, 92800 Puteaux
Quand la matière devient Art
à la Maison Guerlain, 68 Avenue des Champs-Elysées, 75008
du 21 octobre au 14 novembre, entrée libre
« Home » d’Iván Navarro
à l’hôtel Peninsula Paris, 19 Avenue Kléber, 75016 Paris
Le Théorème de Narcisse
Du 28 septembre 2021 au 2 janvier 2022
Petit Palais • Avenue Winston Churchill • 75008 Paris
www.petitpalais.paris.fr
Leonor Antunes, the homemaker and her domain
Beaux-Arts de Paris, Chapelle des Petits-Augustins, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris
du 15 octobre au 28 novembre
Open space #8 Bianca Bondi
Du 22 septembre 2021 au 24 janvier 2022
Fondation Louis Vuitton • 8 avenue du Mahatma Gandhi • 75016 Paris
www.fondationlouisvuitton.fr
6. Et côté remises de prix ?
La période est également celle des remises de prix ! Le plus important est le prix Marcel Duchamp, dont les quatre nommés sont exposés au Centre Pompidou : Julian Charrière, Isabelle Cornaro, Julien Creuzet et Lili Reynaud Dewar. Fin du suspense ? Lundi 18 octobre ! Le 22eprix de la fondation Pernod Ricard sera quant à lui décerné le 22 octobre à l’un des artistes de Bonaventure, trafiquer les mondes, curaté par Lilou Vidal. Boulevard Raspail, Gaël Charbau a imaginé pour la Bourse Émerige Fireplaces, qui réunit 12 nommés parmi lesquels Lucile Boiron, Madison Bycroft ou Ymane Chabi-Gara. À vos paris !

Isabelle Cornaro, Julian Charrière, Julien Creuzet et Lili Reynaud Dewar
Exposition des nommées du prix Marcel Duchamp 2021
au Centre Pompidou, place Georges Pompidou, 75004 paris
du 6 octobre au 3 janvier 2022
22e prix de la fondation Pernod-Ricard
à la fondation Pernod Ricard, 1 Cour Paul Ricard, 75008 Paris
Remise du prix le 22 octobre 2021 à un artiste de l’exposition « Bonaventure, trafiquer les mondes »
Bourse révélation Émeriges 2021
à Beaupassage, 16 Boulevard Raspail, 75014 Paris
du 15 octobre au 14 novembre