Elisabetta Sirani, une portraitiste redoutable


Elisabetta Sirani, Allégorie de la peinture, Autoportrait

Elisabetta Sirani, Allégorie de la peinture, Autoportrait, 1658

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huile sur toile • 114 × 85 cm • Pushkin Museum, Moscow, Russia • © Fine Art Images / Bridgeman Images

Véritable virtuose de la peinture, Elisabetta Sirani s’impose au XVIIe siècle dans un milieu réservé aux hommes. Portraitiste redoutable, elle excelle dans la peinture d’histoire religieuse et mythologique, à l’instar d’Artemisia Gentileschi quelques décennies plus tôt. Née en 1638 à Bologne, elle est la fille du peintre et marchand d’art Giovanni Andrea Sirani. Dès l’âge de 13 ans, Elisabetta intègre l’atelier de son père où elle apprend le dessin, la gravure et la peinture. Pendant son temps libre, la jeune fille s’instruit grâce aux ouvrages de la bibliothèque paternelle. Très vite, elle prend la direction de l’atelier du patriarche.

À 20 ans, elle reçoit sa première commande publique par l’église de la Chartreuse de Bologne. Sa carrière prend alors un tournant majeur et sa renommée s’étend jusqu’à Florence et Rome. Bourreau de travail, et sous l’emprise d’un père excessivement exigeant, elle consacre tout son temps à sa peinture. Son atelier devient même une attraction touristique, qui permet à certains sceptiques de voir de leurs propres yeux ses chefs-d’œuvre. Elisabetta prend soin d’exposer tous les cadeaux qu’elle reçoit, et qui témoignent de sa bonne réputation !

En 1660, tout lui sourit : elle ouvre une école de peinture réservée aux femmes et elle est admise à l’Accademia di San Luca de Rome. Étoile filante de l’art, elle meurt subitement à l’âge de 27 ans. Sa servante a longtemps été suspectée de l’avoir empoisonnée… Mais la cause de sa mort serait en réalité un ulcère gastrique, sans doute lié à du surmenage ou aux pigments de couleur verte qu’elle utilisait. À l’époque, ces derniers contenaient de l’arsenic !

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Son œuvre

Elle laisse derrière elle plus de 200 peintures, des centaines de dessins et des gravures. On connaît aujourd’hui avec une grande précision son œuvre et la rapidité de son exécution, car dès l’âge de 17 ans elle prend soin de répertorier chacune de ses créations. Elle réalise des portraits, des allégories et des scènes bibliques et mythologiques. Elle n’hésite pas à figurer la violence et le sang. Avec Timoclea tue le capitaine d’Alexandre (1659), elle est la seule dans toute l’histoire de l’art à représenter en peinture l’épisode de Timoclée, cette jeune femme qui pousse dans un puits un des généraux d’Alexandre qui a abusé d’elle.

Elisabetta Sirani, Judith avec la tête d’Holopherne

Elisabetta Sirani, Judith avec la tête d’Holopherne, entre 1638 et 1665

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huile sur toile • 129,5 × 91,7 cm • Walters Art Museum, Baltimore • © Wikimedia Commons

Où la voir ?

Dispersée aux quatre coins du monde, l’œuvre d’Elisabetta Sirani est visible au musée des Beaux-Arts de Nîmes qui conserve une de ses allégories, La Libéralité (1657). Sa première commande publique, Le Baptême du Christ (1658), s’admire toujours à Bologne à l’église San Girolamo della Certosa. Son chef-d’œuvre Timoclea tue le capitaine d’Alexandre  s’admire au musée de Capodimonte à Naples, tandis que pour voir Judith tenant le tête d’Holopherne (1655–1665), direction Baltimore au Walters Art Museum.

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Musée des Beaux-Arts de Nîmes

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San Girolamo Della Certosa



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